Après « Big Little Lies », David E. Kelley ne lâche pas les nantis, situant cette fois son intrigue à New York pour offrir une enquête policière au schéma nettement plus classique, mais tout aussi efficace. Pas réellement « whodunit », le scénario s'attache surtout à interroger sur la culpabilité ou l'innocence du héros, personnage aussi trouble que séduisant, charmeur et inquiétant (formidable Hugh Grant, semblant démarrer ces dernières années une « nouvelle » carrière lui plaisant beaucoup).
Et bien malin celui ou celle qui saura démêler le vrai du faux dans une intrigue à rebondissements évitant (relativement) le spectaculaire, le pathos ou l'outrance, certes légèrement « soap » mais toujours prenante, si bien que nous savons jamais trop sur quel pied danser, chaque protagoniste étant écrit avec suffisamment d'habileté pour provoquer un doute constant. Bien réalisée, provoquant un certain vertige par son décor urbain froid et gigantique, « The Undoing » offre en parallèle le portrait d'un couple en crise, dont le fragile équilibre finit par exploser, témoignant d'une impuissance fort face à la violence de la situation et de l'importance du paraître, du « faire face » dans une haute société... hautement superficielle.
En femme bafouée mais digne, partagée entre la honte et le désir de vérité, Nicole Kidman est comme toujours excellente, permettant de rendre étonnamment proche cette grande bourgeoise « fauchée » en plein vol par le crime dont on accuse son mari. Les seconds rôles sont également à la hauteur, même si l'on retient surtout le jeune Noah Jupe et le grand Donald Sutherland. Final convaincant, sans être renversant. Une bonne série qui, sans révolutionner quoi ce soit, fait le boulot avec beaucoup de professionnalisme et un suspense à la hauteur des événements : très efficace.