C'est vrai que j'aurais pu mettre une étoile de plus, la seconde partie mettant plutôt intelligemment en perspective tout ce que nous avions pu vivre jusque-là, donnant un angle intéressant au déroulement des événements précédents. De plus, techniquement c'est loin d'être vilain, la réalisation, la photo, les costumes ou encore les décors étant largement à la hauteur de cette « mini-superproduction ». Non, à mon sens le souci vient plutôt de l'écriture de Julian Fellowes. Non pas qu'elle soit mauvaise, loin de là. Au contraire, le talent du créateur de « Downton Abbey » est bien présent, c'est juste que vu le sujet du téléfilm, celle-ci ne me paraît pas franchement approprié...
En effet, celui-ci nous ressert une fois de plus son éternel (et ici pas totalement subtil) lutte des classes, l'opposition entre aristos et serviteurs, entre nantis et démunis, sans oublier les conflits entre personnes d'une même catégorie sociale. Sauf que ce qui fonctionne à merveille dans « Downton Abbey » car le contexte s'y prête parfaitement marche nettement moins bien lorsqu'il s'agit d'un événement « catastrophe » comme a pu l'être le naufrage du Titanic, aussi documenté soit-il. Sincèrement, je me demandais parfois vraiment ce que ces considérations venaient faire là-dedans, loin du « spectacle » que l'on pouvait attendre, si bien que l'ennui était parfois assez pesant.
Après, il y a des moments où cela reste pertinent et même intéressant quant à l'intrigue, mais c'est quand même omniprésent et donc assez vite lassant. C'est d'autant plus dommage que lorsque l'œuvre laisse place au « divertissement », le boulot est fait plus que correctement, à l'image donc d'une deuxième partie plus focalisée sur cet aspect et donc nettement moins ronronnante. Au final, j'ai beau trouver cette note un peu sévère, lorsque je me demande si je garderais un souvenir marquant de ces 180 minutes, la réponse est plutôt non. Reste maintenant à savoir si vous saurez être sensibles à cette approche très « sociologique » d'un des événements les plus célèbres du XXème siècle.