Saison 1 : 10/10
Saison 2 : 7/10
"Twin Peaks", c'est la "petite" série créée en 1990 qui a influencé toutes celles qui lui ont succédé! J'exagère évidemment, mais nombreux sont les scénaristes/showrunners/producteurs passés ou actuels qui ont souhaité rendre hommage au show de David Lynch et Mark Frost, en soulignant que les codes de la narration et de la mise en scène ont été profondément bouleversés depuis sa diffusion.
Sur un pitch assez simple mais terriblement efficace (le meurtre sauvage d'une très jeune femme dans une petite bourgade américaine), "Twin Peaks" constitue un mélange des genres indéfinissable : polar horrifique, comédie burlesque, soap opera, thriller métaphysique sont les ingrédients les plus évidents de ce feuilleton atypique, composé de seulement 30 épisodes étalés sur 2 saisons.
Car le drame de "Twin Peaks", c'est d'avoir été annulée tardivement, contraignant les scénaristes à laisser en suspens de nombreux éléments narratifs, au cours d'un dénouement aussi branlant qu'expédié. De même, l'obligation de dévoiler le meurtrier au beau milieu de la saison 2, histoire de doper les audiences, ajoute à la dimension bancale du show.
Malgré ces défauts pénalisants, on retiendra d'abord les qualités de "Twin Peaks", à commencer par son atmosphère onirique, magnifiée par une mise en scène singulière et audacieuse : ainsi, comment ne pas garder en mémoire le nain, le géant, le terrifiant Bob, toute la mythologie de la Black Lodge, mais aussi le héros charismatique et droit dans ses bottes (sans être chiant ou mièvre) incarné avec brio par Kyle McLachlan, qui interprète sans doute le rôle de sa vie (comme beaucoup de comédiens oubliés depuis, tels que Sheryl Lee, Sherylin Fenn ou Michael Ontkean).
Sur le plan de l'ironie et de l'humour, rendons grâce aux insupportablement mignons Andy et Lucy, au cameo de David Lynch himself, à celui de David Duchovny dans la peau d'un travesti, à l'impayable Benjamin Horne ré-écrivant la Guerre de Sécession, et à tant d'autres trouvailles...
Bref, une série télé baroque et unique en son genre, devenue totalement culte avec les années ; un petit univers parallèle dans lequel il fait bon se réfugier à l'occasion, bercé par le thème musical d'Angelo Badalamenti, tout en frissonnant devant quelques scènes d'épouvante souvent bien flippantes...