Cette nouvelle série Netflix se déroule un siècle après la série Vikings qui vient de s’achever au bout de six saisons. Elle démarre par le massacre de la Saint-Brice en 1002 qui voit les Saxons tuer les Vikings présents en Angleterre dans le Danelow, entraînant la vengeance des Danois et des Norvégiens.
La série se base donc sur des éléments et des personnages historiques, notamment Harald Sigurdsson, Leif Erikson (le découvreur de l’Amérique qui n’a rien à faire là), Freydís Eiríksdóttir (sa sœur qui l’accompagna dans son exploration et qui est aussi un anachronisme), le roi Cnut, Emma de Normandie (campée par Laura Berlin qui crève l’écran), Edmund (présenté comme un enfant alors qu’il avait plus de 25 ans lorsqu’il est devenu roi), Aethelred II (l’un des rois anglais les plus injustement détesté) ou Godwin…, mais comme nous sommes dans une série américaine, cela ne va pas plus loin. Rapidement, les dates, les faits, les personnages et les lieux s’éloignent de toute véracité historique, comme si le scénario avec été écrit par des lecteurs des Vikings pour les Nuls écrit par Lorànt Deutsch. Autant dire qu’il faut passer outre ce massacre historique et se laisser porter par cette réécriture de la fin du monde Saxon et de la conquête de l’Angleterre par les Vikings puis les Normands.
Le scénario est d’ailleurs bien ficelé, les personnages suffisamment complexes pour qu’on puisse y croire et la reconstitution historique d’une grande qualité, comme Vikings dont elle utilise une grande partie des décors et des paysages irlandais. Les Vikings sont présentés après de profondes recherches et les femmes n’y sont pas cantonnées à des rôles secondaires. Bien entendu, l’influence de notre société actuelle est évidente, comme le prouve la présence d’une femme noire à la tête d’une ville viking. Si des marchands africains étaient présents dans les villes scandinaves, il est peu probable qu’une dirigeante africaine y ait pris place.
Ces détails mis de côté, la série est passionnante, les péripéties y sont légion et l’affrontement entre les Vikings païens et les Vikings chrétiens apporte un réel sel à l’ensemble. Il en va de même avec l’attaque de Londres et l’assaut de Kattegat qui sont spectaculaires, en dépit de quelques incohérences tactiques et d’une trop grande rapidité sans doute due à une économie de moyens.
Les différentes romances mise en place nouent des liens entre les personnages, créant des identifications de la part des spectateurs et apportant un peu de lyrisme au milieu de cette débauche de sang et de larmes. Les opposants sont bien campés et ne sont pas toujours aussi lisses qu’on pourrait le croire. Si les intrigues politiques sont moins fouillées que dans Game Of Thrones, elles permettent de relancer sans cesse l’histoire, tout en plaçant les personnages principaux au cœur de ces jeux de pouvoir.
Vikings : Valhalla est une vraie bonne série à dévorer dont la première saison aurait mérité d’être un peu allongée.