Bien qu'il y ai des qualités photographiques indéniables et une bande son magnifique. L'histoire ne casse pas trois patte à un canard non plus. Cet immense puzzle est finalement totalement convenu et n'étonnera personne. Et comme il n'y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir. C'est sur autre chose que j'aimerais attiré votre attention.
Là où le bât blesse, c'est que l'ensemble de la série est malheureusement gangrené par l'ambiance actuelle des studios, qui se sont donné pour mission de défendre la bien-pensance et l'inclusivité en nous l'injectant insidieusement dans leurs productions.
Sujet on ne peut plus délicat, ces valeurs devenue aujourd'hui quasi lobbyiste, nous sont diffusée avec une condescendance sans vergogne. Une infantilisation du spectateur comme s'il était incapable de comprendre l'importance de certains sujet par lui-même.
Cette série se perds complètement dans le traitement de l'anti-féminisme et dans la protection des Afro-Amércains. Le "Black live matter" y est poussé à son paroxysme avec une subtilité totalement inexistante.
Pour le premier sujet, il est très vite évident que nous allons principalement suivre des personnages féminins, leur nombre est largement dominant. Quand aux représentations masculines, elles sont pour la totalité complètement déconstruites. Leurs rôles toujours secondaire, voir discrédité par la gente féminine.
- Will Reeves, le seul personnage masculin de l'histoire à avoir un réel rôle avec celui de Cal Abar. Il nous est tout d'abord vendu comme un homme intègre, fort et engagé, étant l'incarnation des justiciers dans les années 50. Pour ensuite le gratifié d'une courte séquence où l'on apprend son homosexualité. Information complètement inutile qui n'apporte rien de plus ou moins au personnage, ainsi qu'au scénario. Mais qui par contre, en plus de déconstruire le mythe du "mâle dominant", permet de nous diffuser un message LGBT+ sur le fait qu'incarné un homme héroïque, implacable, mais gay, n'est pas indissociable.
- Le personnage de Miroir, tourner en ridicule par Laurie Blake et la plupart des femmes, il représente le looser frustré et se fait mener par le bout du nez par toutes celles qu'ils croisent. Alors que son "don" est de déceler n'importe quels mensonges. Que faut-il en déduire ?
- Et enfin le pauvre Adrian Veidt, qui pourtant nous apporte au début de la série les séquences les plus sympathiques. Il ne sera finalement pas le grand méchant de l'histoire, mais sera remplacé par, je vous le donne en mille, une femme. Mais pas n'importe laquelle attention! Par une fille née d'une de ses employées Vietnamienne qui s'était inséminée avec le sperme de son patron. Oui, ca va loin! Le symbolisme de la chute du patriarcat par excellence. Il ne sera donc finalement qu'un "vieux con" arrogant, totalement spectateur de sa propre chute.
- Le Dr Manhattan, le "demi-Dieu" de l'univers de Watchmen! Son rôle se limitera à un être fragile, mièvre et complètement dépourvu de volonté. A cause... D'une femme.
Pour le deuxième sujet, le célèbre éléphant dans un magasin de porcelaine en sera la meilleure image. Car on commence directement dans le dur avec le massacre de la communauté Afro-Américaine de Tulsa par le Ku Klux Klan. Sans concessions, d'une violence crue, il permet de donner un background à nos personnages principaux qui seront donc Afro-Américain. par la suite, c'est bien simple, toutes les figures blanches masculines seront démolies ou ridiculisée.
Nos méchants seront bien sûr des suprématistes blancs... Quelle originalité! La cible parfaite et indiscutable qui met tous le monde d'accords. Mais bien loin de l'image inquiétante qui leurs est généralement attribuée, ici ils ne seront qu'une bande de bouseux et de nantis réunis sous la bannière du KKK, et finiront ridiculement par être remplacé par le réel méchant de l'histoire, qui n'est autre qu'une Asiatique.
Le Dr Manhattan, qui est un personnage originellement blanc (bien que bleu), est quand à lui incarné par un Afro Américain vu qu'il garde la forme de Cal Abar. Il ne sera jamais montré de face sous son vrai visage.
En résumer, ni héros, ni vilains, les personnages blancs ne seront que des pantins futiles affublé de tous les vices dans cette histoire qui n'est définitivement pas pour eux.
A la base on ne devait pas parler de l'univers des Watchmens? Pourquoi une telle déviation? Pourquoi se servir d'un matériaux tel que celui-là pour inventer ce genre d'histoire? Pourquoi ne pas créer un univers totalement originale et construire des personnages fort pour incarner ces valeurs? Quel en est finalement le message ?
Certains pourront n'y voir que des détails sans grande importance, mais ajouté les uns aux autres au fil des épisodes, cela crée une sensation désagréable de se faire prendre pour des débiles. Je sais que le sujet fait peur et fait débat, mais le but n'est-il pas de trouver un équilibre dans nos rapports aux autres? De refermer les plaies du passé pour mieux construire un avenir ensemble? En créant ce genre d'oeuvre totalement à sens unique, le risque est d'inverser le problème. Au lieu de tirer un trait sur les anciennes rancunes afin de regarder devant nous, et non plus derrière.