Youth Literature
7.6
Youth Literature

Anime (mangas) NTV (2009)

Aoi Bungaku est une série animée d’anthologie des studios Madhouse adaptant six histoires classiques de la littérature nippone. Cet anime inhabituel nous plonge dans divers univers, le lien commun entre eux étant la noirceur, le côté sombre de l’être humain et ses obscures pensées. Le récit qui ouvre la série en est d’ailleurs un bel exemple. Il est vrai que les différentes adaptations, par différents réalisateurs et scénaristes, sont très inégales mais on trouve en chacune un intérêt certain. Il n'est d'ailleurs pas possible de noter la série dans son ensemble, chaque histoire ayant une narration et un style graphique à part.


La déchéance d'un homme: 8
Cette adaptation du roman de Osamu Dazai, Ningen Shikkaku, est pour moi la plus réussie. Sur quatre chapitres, Morio Asaka (réalisateur entre-autre de Nana, Cardcaptor Sakura et Chihayafuru), a su instaurer une ambiance vraiment sombre et particulière pour mettre en image cette histoire représentative de l’œuvre de Dazai. Une superbe animation qui incarne l'aliénation de son personnage et cette violence psychologique, et qui dépeint la solitude, le désespoir et la difficulté de vivre en société. Une vie d’inadapté, entre fragilité et culpabilité et une représentation monstrueuse du soi.



J’ai échoué en tant qu’humain...



Sous les fleurs de la forêt de cerisiers: 7
Adaptation du roman du même nom de Ango Sakaguchi, par Tetsurō Araki (Death Note, Kurozuka, L’attaque des Titans). La violence est ici plus frontale, sous les coups d’un bandit sanguinaire aveuglé par l'amour d’une belle dingo manipulatrice et sadique. L’histoire aborde aussi à sa manière la difficulté de s'adapter à un environnement inconnu. Deux épisodes assez inégaux dans l’animation mais qui évoquent l’aliénation à différents niveaux et de manière très coloré.



Le secret sous le cerisier en pleine floraison… même maintenant personne ne le connaît.
Certains diront que c’est ce qui est connu comme la "solitude"
.



Le pauvre cœur des hommes: 6+
Adaptation du roman Kokoro de Natsume Sōseki par Shigeyuki Miya (Onihei). Deux épisodes, deux points de vue différents sur les mêmes évènements. Fierté, jalousie et culpabilité entre deux hommes que tout à l’air d’opposer.



Cette année l’hiver fut doux.



Cours, Melos !: 8
Une nouvelle de Osamu Dazai adaptée ici en deux épisodes par Ryosuke Nakamura (Mouryou no Hako). Assez optimiste par rapport à ce qui est connu de l’auteur dépressif, la nouvelle se déroule en Grèce antique et met en scène une belle et forte amitié. L’adaptation quant à elle s’empare du sujet à travers les trais d’un dramaturge qui doit transcrire cette histoire tout en repensant à un passé pas très glorieux, impliquant amitié et sentiment de trahison, culpabilité et regrets. Une belle histoire qui coupe un peu avec la perversité des autres épisodes, avec une animation classique et classieuse, entre le récit et sa mise en abîme.



Est-ce douloureux d’être la personne qui attend ? Ou est-il plus douloureux d’être la personne attendue ? Peu importe, il n’y a plus besoin d’attendre. C’est ce qui est le plus douloureux.



Le Fil de l'araignée et Figures infernales: 6
Les deux derniers épisodes adaptent deux nouvelles de Ryunosuke Akutagawa : Kumo no Ito et Jigoku Hen, respectivement. Les deux épisodes sont réalisés par Atsuko Ishizuka (No Game No Life) et partagent le même univers tout en étant indépendants l'un de l'autre. Dans un monde gouverné par un tyran, une rédemption échouée et un petit tour dans le Jigoku et ses tourments (coucou Nakagawa). Et puis un Enfer sur terre qui sera dépeint par un artiste qui sacrifie tout à l’art. L'univers graphique foufou ne m'a pas forcément convaincue et ce sont pour moi les épisodes les plus faibles, mais la fin justifie-t-elle les moyens? ;)



C’est le vrai visage de ce monde.



Une petite série intéressante qui nous plonge dans des œuvres japonaises assez connues dans leur pays. Malgré l’inégalité des différentes histoires, c’est un plaisir de découvrir encore un pan de la culture nipponne à travers l’animation.


They are evergreen because they are masterpieces.

Lilange
7
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le 29 déc. 2020

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Lilange

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