Zorro
5.1
Zorro

Série Paramount+ (2024)

... d'un D qui veut dire Dommage !

Un cavalier qui surgit hors de la nuit, court vers l'aventure au galop

Son nom, il le signe à la pointe de l'épée d'un W qui veut dire Woke-Zorro !


Et il y en a deux en une année: celui espagnol et à velléité anticolonialiste et féministe, celui, français, qui arrange mieux sa tambouille pour dissimuler sous une histoire globalement brouillon mais parfois bien ménagée dans certaines petites lignes - l'épisode 4 est bel et bien celui qui sort du lot et semble savoir ce qu'il veut faire de Zorro -un ensemble idéologique venu tout droit des Amériques.

Aussi, ne vous étonnez pas, braves gens si dans celui qui nous intéresse ici, tout semble bien bien farfelu, signe qui trahit une jonglerie bancale entre les tons, les intentions et l'amalgame entre narration et propagande. Un chaos entre excellent pastiche visuel de la série de 1937, tentant de lorgner sur l'ambiance des Zorro de Banderas, le tout sans arrêt dans l'hésitation entre parodie à la OSS117 et le pathos de mélodrame moins maîtrisé que la chanson de Salvador, dans quel cas, il aurait au moins le mérite d'être au Zorro de Guy Williams ce que les OSS117 de Dujardin sont à ceux de Stafford. Ici, on serait plutôt sur le Lucky Luke de Dujardin, terne, parfois drôle néanmoins, avec quelques bonnes idées mal exploitées et un bon interprète pour un antagoniste mal intégré à l'intrigue.

Ici, vous verrez un Sergent [Garcia ?] au régime et s'adonnant à la psychanalyse de presse féminine, un Zorro vaudevillesque rendant Don Diego cocu, le mi-spectre mi-Jiminy Cricket du père de Diego, un gag récurrent sur des sangliers, et, ce qui est le pire dans l'ensemble: un Zorro puis un Diego qui deviennent successivement vains et malhonnête au point que Diego de la Vega devient l'antagoniste qu'affronte un Zorro à la Toutes pour unes ! Si l'idée n'est pas inintéressante, le contexte qui la voit naître cherchant moins l'originalité, même le prétend, que le poncif woke, elle en devient gênante: le méchant et incapable Diego blanc, hétéro, de plus de 50 ans devient un vilain autocrate sur un territoire volé aux amérindiens et devra être sauvé par sa femme et son fils de substitution forcément issu de la diversité dans un final type Grand Soir communiste. Où les deux proches de Zorro ... deviennent Zorro: Here’s to living free when you know that your friends are all Zorro !

C'est bien dommage car le casting est là, qui est admirablement choisi, car le potentiel comique ou narratif reste à l'état d'embryon, de brouillons d'intrigues diverses, dont les quelques bonnes trouvailles peinent à se faire place dans l'ensemble.

Le Zorro de Dujardin restera donc une tentative parodique déplacée, plus politiquement correcte que la parodie d'Hubert Bonnisseur de la Bath, simple addendum railleur et vaudevillesque peu digeste de la série de 1957 quand il avait un potentiel assez intéressant, parfois bien amené souvent trop politiquement gâché. C'est en ce seul sens malheureusement plutôt décevant qu'il se distinguera le temps d'un éclair, malgré sa bonne musique, ses beaux visuels, des Fairbanks, Power, Williams, Langella, Delon et autres Banderas !


Dommage !

Frenhofer
4
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le 26 déc. 2024

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Frenhofer

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