Les meilleurs films de 2015 selon Marius Jouanny

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Génialement indescriptible.

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Foxcatcher n'est pas le genre de film véritablement agréable à regarder, qu'on reverrait avec plaisir. Sa lenteur, tout d'abord, qui laisse perplexe la première moitié du film et prend tout son sens dans la seconde, ce qui n'empêche pas le spectateur de parfois s'ennuyer. Aussi, il y a sa mise en scène et ses décors austères et cliniques, qui rendent le spectateur clairement mal à l'aise. Tout comme les deux personnages principaux, mal dans leur peau, dont les problèmes psychologiques sont enfouis au fond de leur être et les empêche de mener une vie normale. Tout cela est plutôt anxiogène, mais est-ce un mal ? Ne va-on seulement au cinéma que pour rire, s'émerveiller ou s'émouvoir ? Le cinéma peut aussi nous laisser un goût amer dans la bouche, sans que l'on en déteste le film pour autant. Car la mise en scène est maîtrisée, elle traduit parfaitement le malaise que peut entraîner le sport de compétition, son coach, son frère et tout le reste. C'est en ça que "Foxcatcher" mérite plutôt bien le prix de la mise en scène à Cannes. En résumé, un film de lutte presque sans lutte, un film psychologique presque pas psychologique, et un film chiant presque pas chiant. Et au final d'une certaine maîtrise.

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Le film n'apporte peut-être rien de bien nouveau au genre horrifique, je reste pourtant très satisfait d'une mise en scène posée et contemplative, des effets de lumières bien élaborés, et une bande-son vraiment marquante, qui laisse place à une ambiance morbide et agonisante du plus bel effet. En plus de ça, la tension est palpable constamment, une épée de Damoclès très bien exploitée par le film. Qui se permet en plus d'aborder le thème de l'adolescence avec une certaine crudité, mais qui reste toutefois un peu superficielle. Plutôt flippant, en tout cas.

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Il ne faut pas s'y méprendre : Une jeunesse allemande n'est pas un documentaire retraçant l'histoire de la bande à Baader. C'est plutôt un documentaire qui, par le flot d'images d'archives sans voix-off qu'il propose, montre une guerre des images entre les médias télévisuels de l'époque décrivant les mouvements sociaux de l'époque puis la radicalisation de la Fraction Armée Rouge contre les images produites par ces étudiants en cinéma qui finiront les armes à la main. Le documentaire remplit ainsi le double objectif de montrer comment était perçue la jeunesse de l'époque par les médias et comment peut-on dans un tel contexte s'approprier la technique cinématographique et audiovisuelle dans un but d'émancipation. Finalement, la principal question que le film se pose est : comment faire du cinéma politique ? On peut peut-être même y voir un éclairage sur la radicalisation de la bande à Baader, comme si les attentats terroristes qu'ils ont commis étaient une autre manière de rompre avec une mise en image aliénante de la politique. Certes, la forme du documentaire a l'inconvénient d'être trop brut pour tracer un sillon de réflexion limpide mais il donne à réfléchir, indéniablement.

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"Une belle fin" raconte l'histoire d'un homme seul, d'une quarantaine d'année, dont le métier est de rechercher les proches des défunts pour qu'ils assistent aux funérailles. Avec un synopsis aussi peu joyeux, le film arrive néanmoins à faire sourire, sur tous les petits rituels quotidiens du personnage notamment.

S'il met du temps à démarrer, "Une belle fin" est globalement pourvu d'un rythme lent, parfaitement adapté au propos et au personnage. Eddie Marsan joue d'ailleurs le rôle principal à la perfection, avec son air impassible et distingué, mais pourtant chargé d'émotion. La mise en scène enfin, très sage, renforce avec une certaine force l'aspect contemplatif du film, qui arrache quelques frissons lors d'une fin plutôt mémorable.

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Certainement à cause d'un rythme pas aussi soutenu que je l'aurais voulu, quelques passages prévisibles et des acteurs pas toujours au top, je m'attendais tout de même à un peu mieux avec ce "Les Nouveaux Sauvages".

Néanmoins si le sketch suivant la séquence d'ouverture est parfaitement oubliable, les suivants remontent la moyenne, et s'avèrent parfois même jouissif. Les bourgeois plein de fric y sont ridiculisés tout du long, c'est assez délectable. Si c'est une critique sociale qu'entreprend le réalisateur, alors c'est à grand coups de hache et en dépit de toute subtilité. Mais ce n'est de toute façon pas avec ces grotesques mascarades hispaniques (même si c'est pas exactement un film espagnol) dans la lignée des "Sorcières de Zugarramurdi" que l'on s'attend à de la subtilité.

Les situations s'enchaînent donc plutôt bien, avec des cadrages parfois maladroits, parfois inventifs... Mais c'est surtout l'aspect anxiogène de la société que le réalisateur capte avec le plus de justesse. Une bureaucratie bourrée de contraintes, corrompue et défaillante, de quoi donner un peu de matière à ses sketchs sinon sans grande prétention.

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Guy Ritchie, au milieu de tous ces réalisateurs d’Hollywood interchangeables, se démarque par une vigueur rythmique assez ébouriffante. Ses projets sont pourtant toujours à deux doigts de tomber dans le dépoussiérage iconique poussif et commercial, il n’en reste pas moins que les deux récents « Sherlock Holmes » qu’il a réalisé sont d’une efficacité et d’une astuce loin d’être impersonnelles. En signant l’adaptation d’une série américaine d’espionnage des années 60 faisant collaborer KGB, MI-5 et CIA, il avait encore de quoi être anachronique. Et il faut dire d’ailleurs que sa réalisation perd un peu de sa substance en voulant se conformer aux poncifs inhérents du film d’espionnage, si bien que le plaisir cinématographique proposé est inférieur à celui d’un « Mission Impossible 5 », par exemple.

Seulement dans l’utilisation de la musique, dans le faux triangle amoureux qu’il met en place pour systématiquement le désamorcer en évitant au passage le traditionnel baiser hollywoodien dans le feu de l’action, il devient simplement attachant. D’autant plus que sa démarche ludique n’est pas complètement anodine : il tend à démontrer que les affects ne peuvent pas être brisés par des oppositions idéologiques ou des conflits entre nations. A l’heure où la crise en Ukraine et la guerre en Syrie relancent une logique de guerre froide, cela trouve finalement une certaine résonnance.

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La comparaison avec "Into the Wild" est inévitable - et "Wild" en souffre quelque peu. La psychologie est plutôt superficielle, tout comme les procédés narratifs de flash-back, franchement peu audacieux. Reste une photographie soignée, un travail de réalisation, notamment avec une bande-son réjouissante, qui font bien le boulot. Jean-Marc Vallée est talentueux pour laisser exprimer ses acteurs et nous fournir de belles images, voir quelques moments mémorables (ici, la dernière scène notamment) mais le réalisateur a du mal à se distinguer narrativement.

Un film agréable mais lisse donc, qui m'atteint pas l'empathie et la force dramatique du précédent film du réalisateur "Dallas Buyers Club" mais reste très convenable.

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Déception. J'attends toujours beaucoup d'un film des studio Ghibli, et je pense que le studio peut continuer à sortir des bons films même après le départ de Miyazaki. Surtout que le réalisateur de celui-là avait sorti en 2010 le très bon "Arrietty, le petit monde des Chapardeurs". Même si la bande annonce m'a un peu refroidit, je ne m'attendais sûrement pas à ce que "Souvenirs de Marnie" tombe autant dans le pathos. Il manque l'étincelle, l'imaginaire sans borne du studio dans l'univers et l'histoire de ce film. On y passe un bon moment, tout en ayant la désagréable impression que le film tourne en rond, c'est bien dommage...

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