Les meilleurs films de 2016 selon Toshiro
65 films
créée il y a presque 9 ans · modifiée il y a plus de 3 ansMademoiselle (2016)
Agasshi
2 h 24 min. Sortie : 1 novembre 2016 (France). Drame, Thriller, Romance
Film de Park Chan-Wook
Toshiro a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Merci pour ce moment, M'sieur Park.
Enfin j'aime vraiment un de vos film. Sur la base d'une narration et d'un montage aussi trompeur que le dernier Tarantino, le mec pousse le bouchon de la tromperie encore plus loin tout n'étant jamais artificiel et "petit malin" mais plutôt ludique et en totale empathie et "épousaille de point de vue" de ses deux superbes héroïnes bien servies par deux très convaincantes actrices à l'image d'un casting formidable.
Park se révèle aussi un bien meilleur filmeur que le cinéaste américain. Non mais regardez moi cette mise en scène, pleine de sens, super fluide et élégante, toute en courbes sensuelles, dotée d'une photo magnifique et rarement dans l'effet pour l'effet (contrairement à ce que disent certains amateurs de cinéma bavard et mou de la caméra).
Et, last but not least, Mademoiselle m’apparaît un peu comme l'antidote au Love de Gaspard Noé. Sur la base d'intentions semblables (filmer l'amour physique sans presque rien cacher), le Monsieur met en boîte ses scènes de sexe sans presque jamais tomber dans un voyeurisme de type "macho-porno" (même pas porno chic à mon sens) ou dans un étirement temporel devenant gênant - ça c'est pour La vie d'Adèle - , mais de façon relativement naturelle.
Ou de moins d'une façon qui me semble parfaitement "s’emboîter" dans le reste du métrage comme un de ses composant organique, et dans la continuité du reste de la passion aimantant les deux personnages (à un ou deux plans près...). Soit une part à part entière de leur relation et non le but scabreux d'un film prétexte à pirater Cannes de l'intérieur avec le consentement hypocrite de sa faune faussement choquée.
Bref, avec Kubo, La Tortue Rouge et Homeland, Irak année zéro (d'une toute autre façon dans ce dernier cas), c'est là un des rares films de 2016 à vraiment m'atteindre sur le plan émotionnel.
The Revenant (2015)
2 h 36 min. Sortie : 24 février 2016 (France). Aventure, Drame, Western
Film de Alejandro González Iñárritu
Toshiro a mis 8/10 et a écrit une critique.
Homeland : Irak année zéro - Partie 1 : Avant la chute (2015)
Homeland (Iraq Year Zero)
2 h 40 min. Sortie : 10 février 2016 (France). Historique, Guerre
Documentaire de Abbas Fahdel
Toshiro a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
La vie des mort-vivants
C'est quoi l'Irak, à nos yeux d'occidentaux intoxiqués depuis près de quinze ans par toujours les mêmes médias ? Une suite d'images abstraites (de "jolies" lumières vertes dans le ciel de Bagdad), des villes de westerns poussiéreuses (dans le ciné US comme dans les reportages européens), des explosions, de la fumée noire, des foules qui crient leur colère face à l'injustice qui les frappe dans un arabe rarement sous-titrés et, bien sûr, des terroristes sans visages en veux-tu-en voilà (dans à peu près tous les médias).
Autrement dit : un continium d'images finissant par semer dans notre cervelle l'idée que l'Irak serait l'incarnation du chaos moyen-oriental. Un chaos auquel on ne pourrait rien (trop complexe, trop culpabilisant, trop désespérant...), et que l'on regarderait donc de loin, plus ou moins affecté ou indifférent.
Aussi manquait t-il jusqu'ici une pelletée de chose fondamentales à cette vision du pays meurtri. Quoi ? Rien de moins que tout ce qui fait un peuple : des visages, beaucoup de visages, divers et variés, de tout âge, confession ou origine sociale ; et des paroles, traduites pour que nous comprenions enfin leur sens, et ce qu'elles portent, c'est-à-dire des histoires, chacune d'entre elles composant une tesselle de la grande mosaïque qu'est l'histoire collective de tous.
Bref, c'est là tout ce que redonne ici Abbas Fahdel à l'Irak : l'image oubliée par tous qui fait d'elle un peuple se regardant et se racontant lui-même. Et un peuple qui, lucide, n'a pas besoin des analyses de nos expert en géopolitique pour dresser le tableau d'une faillite : celle de la "reconstruction" de leur pays et son apprentissage de la démocratie par un Uncle Sam aussi ouvert vis-à-vis de ceux qu'il libère que des martiens ayant peur de chopper un virus à leur contact.
"Chômage", "pillards", bavures, amateurisme,.., les mots sont dits ou on les met sur les images et récits que l'on nous fait. Ce sont les maux qui empêche le pays de se relever, et parmi eux surtout celui-ci : colère.
Enfin bref, si la règle du jeu veut que l'Histoire soit écrite par les vainqueurs, elle n'est vraiment juste et complète que lorsque qu'elle intègre à son récit la voix de ses victimes. Ce qui fait de ce film un très précieux document historique en plus d'une illustration du concept d'André Bazin sur le cinéma comme "embaumement" des morts.
ci-joint, un entretien avec le réalisateur : http://www.critikat.com/actualite-cine/ent
Homeland : Irak année zéro - Partie 2 : Après la bataille (2015)
Homeland (Iraq Year Zero)
2 h 54 min. Sortie : 10 février 2016 (France). Historique, Guerre
Documentaire de Abbas Fahdel
Toshiro a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Tu ne tueras point (2016)
Hacksaw Ridge
2 h 19 min. Sortie : 9 novembre 2016 (France). Biopic, Drame, Historique
Film de Mel Gibson
Toshiro a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
The Nice Guys (2016)
1 h 56 min. Sortie : 15 mai 2016. Action, Comédie, Policier
Film de Shane Black
Toshiro a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
Kubo et l'Armure magique (2016)
Kubo and the Two Strings
1 h 41 min. Sortie : 21 septembre 2016 (France). Animation, Action, Aventure
Long-métrage d'animation de Travis Knight
Toshiro a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
La lune lui est tombée sur la tête (mini-titre pour une micro-critique brute)
Ce film est magnifique sur tous les plans !!!
Au niveau esthétique et émotionnel d'abord, bien évidemment, les deux étant ici très étroitement liés - non mais regardez moi ce visage de la mère de Kubo, le plus beau visage d'un film d'animation que je connaisse, parce que sans presque pas bouger, il bouleverse, parqu'il a une âme, j'en suis sûr, chacune de ses micro-expressions le crient.
Mais ce n'est pas tout : l'âme de Kubo est aussi dans son récit initiatique. Celui habituel, mais ici foutrement incarné, puissant et dénué de quelque trace de mièvrerie que ce soit, du dur arrachement à l'enfance, de l'aventure sur les terres sombres à la frontière de la vie et de la mort, de la réformation de soi-même durant la traversée du "royaume des Mères" et, enfin, du retour dans la société avec "l’élixir" qui la fera revivre.
Autrement dit : Kubo et jungien et campbellien jusqu'au bout des ongles. Nouvelle preuve, après Coraline (pour le coup extrèmement jungien), que les Studios Laika, après la retraite de Miyazaki, sont peut-être les derniers dans le cinéma d'animation à mériter le titre de grands conteurs, au sens le plus traditionnel, le plus précieux aussi. Celui qui fait les grand auteurs ayant une pleine et entière conscience de ce qu'est un récit de type mythologique, et de ce qu'il représente sur le plan de la psychologie, ce qu'il dit de nous tous au plus profond de chacun.
Ce qui m'amène au propos du film sur l'importance des histoires, leur mise en scène et leur transmission. Raconter, c'est transmettre, faire le lien par delà la mort et le temps. Raconter, c'est vaincre la mort... en l'acceptant et en contant son histoire de génération en génération. Bref, la mise en abyme (du conte, de son animation et aussi du monomythe) n'est pas qu'un clin d’œil - ça c'est pour la scène dans le ventre de la baleine, qui serait mal placée dans l'économie du récit si elle avait ici la fonction qu'on lui connait -, c'est, encore une fois, le propos.
Et si en plus, on nous raconte ça dans un univers transpirant le plus profond amour pour la culture japonaise (de Hokusai à Gosha ou encore Misumi) et, au delà, asiatique - quelque chose me dit que Travis Knight aime Zu : les guerriers de la montagne magique -, alors là, ça finit de m'achever.
En bref : un petit bijoux extrêmement précieux.
The Strangers (2016)
Goksung
2 h 36 min. Sortie : 6 juillet 2016 (France). Thriller, Épouvante-Horreur, Fantastique
Film de Na Hong-Jin
Toshiro a mis 8/10.
Annotation :
A revoir pour mieux l'assimiler. Au premier visionnage, ce film n'a eu de cesse de me déstabiliser, prenant un malin plaisir à ne se laisser enfermer dans aucun genre ou registre, et bien plus que ne le fait d'habitude le ciné coréen.
Premier Contact (2016)
Arrival
1 h 56 min. Sortie : 7 décembre 2016 (France). Science-fiction, Drame, Thriller
Film de Denis Villeneuve
Toshiro a mis 8/10.
Annotation :
Craindre le pire ou espérer le meilleurs ?, voilà en somme le grand dilemme qui se pose dans le film à notre espèce dans son rapport au temps. Autant dire que Denis Villeneuve n'a pas peur de passer pour un naïf en opposant si frontalement pessimisme et optimisme.
Cependant, là où cette ambition suintant le bon sentiment ne serait effectivement qu'un humanisme de façade façon caricature de Spielberg chez n'importe qui d'autre, la chose me paraît bénéficier de la plus grande sincérité de la part d'un cinéaste dont l'oeuvre a pour cœur une certaine conscience de la capacité de l'Homme à s'infliger les pires souffrances.
Aussi l'aspect "géopolitique" du film ne me paraît-il pas si caricatural qu'on ne le dit (en plus d'être d'actualité). Simplement, Denis Villeneuve reprend et met à jour le message que Robert Wise adressait à l'humanité avec Le jour où la Terre s’arrêta. Et ce, sans s'excuser par une quelconque autodérision de s'adresser ainsi a l'humanité tout entière.
Aussi, pour rendre la chose plus accessible, rien de telle que d'en passer par l'individu comme reflet du collectif. Parce qu'en rester au "message" à échelle collective serait particulièrement indigeste, le film le dilue et l'amène à notre conscience par le biais affectif.
Le personnage d'Amy Adams assurant cette médiation, il nous amène progressivement, à mesure que des images d'un autre temps l'envahissent et les affects liés à elles la font basculer de la raison à l'instinct, à baisser notre garde, et à accepter ce qu'on nous propose. De la froideur et de la science du détail des premières rencontres aux envolés plus sentimentales, le film change de destination en cours de route, transmutant (au moins en partie) quelque chose qui a tous les airs du gros pensum philosophicothéoricomachinchose en quelque d'un peu plus digeste, parce que raconté d'une façon rendant le truc assez aimable.
Les meilleurs mélos sont ceux des cinéastes les plus sobres dans leurs effets, ces derniers étant ici plutôt bien dosés. De quoi accepter le mindfuck, les rustines scénaristique, le gimmicks malickien mal digéré, et se laisser emporter, d'abord par cette fascination fort bien retranscrite de la rencontre avec l'Autre, et ensuite par le propos développé autour du langage comme pierre angulaire de notre rapport a tout ce qui nous entoure tout au long de notre vie.
Midnight Special (2016)
1 h 51 min. Sortie : 16 mars 2016 (France). Drame, Science-fiction
Film de Jeff Nichols
Toshiro a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Le Garçon et la Bête (2015)
Bakemono no Ko
1 h 59 min. Sortie : 13 janvier 2016 (France). Aventure, Fantastique, Animation
Long-métrage d'animation de Mamoru Hosoda
Toshiro a mis 8/10.
Annotation :
D'un côté, Hosoda, pousse le stakhanovisme de ses petites mains le plus loin possible afin de repousser les limites du photoréalisme de ses décors jusqu'aux détails les plus minuscules. De l'autre, en terme de pur character design, il poursuit une ligne beaucoup plus traditionnelle, clairement redevable du manga.
En résulte un grand contraste entre la tendance à la "3D-isation" d'une mise en scène puisant dans le cinéma live (cf. les déformations de l'image et les effets de flous simulant les effets des différentes focales) et l'irréductible "platitude" des personnages.
En somme, on a là la sempiternelle opposition entre tradition et modernité : d'une part le monde des bêtes, très dessiné et fantasmatique ; d'autre part celui, moderne, du Tokyo le plus contemporain où Hosoda n'hésite par à user de l'imagerie numérique (pas toujours pour le meilleurs d'ailleurs).
Dans la même logique de contraste, le film se balance aussi entre la réjouissante légèreté d'un humour à la limite du cartoon (les personnages encore une fois) et une vision du processus de passage à l'âge adulte assez mature, adultes et bien loin d'un quelconque angélisme.
C'est donc un exercice d'équilibrisme que ce film là. Et il faut louer le formidable travail d'écriture des deux personnage principaux, leur touchante relation - clairement le meilleurs élément du film - étant le ciment garantissant la cohérence de l'ensemble. Ce qui fait tout tenir, y compris les contraires les plus inaccordables a priori.
Ajoutez à cela un Kumatetsu dont le caractère bien trempé ne manque par de rappeler le grand Toshirô Mifune, un regard tout à fait pertinent sur ce qui peut mener de jeunes gens à se retourner contre la société qui les aura vu grandir - ou comment taper dans le zeitgeist -, la limpidité et la finesse de l'écriture, ou encore tout simplement cette impression de dynamisme qui se dégage de la mise en scène, et j'ai tôt fait de pardonner certains dialogues surexplicatifs qui mériteraient d'être sabrés, ou quelques fautes de goûts disséminées ici et là.
En bref : du très bon boulot. Disney a beau être en forme en ce moment, la firme aux grandes oreilles et encore loin des anime japonais. Et puis merci pour les insultes. Ça fait plaisir de voir une telle spontanéité langagière dans un film d'animation (en partie) destiné aux enfants. Ce genre d'hypocrisie n'a plus lieu d'être aujourd'hui.
La Tortue rouge (2016)
1 h 20 min. Sortie : 29 juin 2016. Aventure, Animation
Long-métrage d'animation de Michael Dudok de Wit
Toshiro a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
The Neon Demon (2016)
1 h 58 min. Sortie : 8 juin 2016. Thriller, Drame, Épouvante-Horreur
Film de Nicolas Winding Refn
Toshiro a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
The Witch (2016)
The VVitch: A New-England Folktale
1 h 32 min. Sortie : 15 juin 2016 (France). Épouvante-Horreur, Drame, Fantastique
Film de Robert Eggers
Toshiro a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
At evil's gate, the free state : or how I learn to stop worrying about my soul and love my body
Affaire Eggers à suivre de près. Le Monsieur maîtrise parfaitement son cadre, sait mettre en place une ambiance pesante qui, alliée à cette idée de la déliquescence d'une famille sombrant dans la folie, rappelle Shining.
La radiographie du puritanisme américain à l'époque de son apogée est exemplaire dans ce qu'elle dit sans aucun didactisme, seulement par une mécanique infernale à l'issue fatale et une utilisation de l'espace scénique ainsi que de la symbolique (notamment des bois = inconscient d'où remonte tout ce qui est réprimé par ailleurs).
Le discours sur l'émancipation, la sortie de ce système de pensé ayant d'emblée condamnée la vie pour placer l'espoir dans la seule mort (sensée délivrer) se révèle même très pertinent en ce sens qu'il tient là le nœud central du fanatisme : cette façon de vider la vie de tout espoir pour le reporter dans un au-delà appeler de ses vœux, quitte à vouloir souhaiter la mort (pour un exemple contemporain, cf. les attentats suicide de DAESH).
Et puis quelle dernière image !
Rogue One - A Star Wars Story (2016)
2 h 13 min. Sortie : 14 décembre 2016 (France). Action, Aventure, Science-fiction
Film de Gareth Edwards
Toshiro a mis 7/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Batman v Superman : L'Aube de la Justice (2016)
Batman v Superman: Dawn of Justice
2 h 33 min. Sortie : 23 mars 2016. Action, Aventure, Fantastique
Film de Zack Snyder
Toshiro a mis 7/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
Rhôôô. Il a osé mettre se film ici. Quel manque de goût, oh la la.
Comancheria (2016)
Hell or High Water
1 h 42 min. Sortie : 7 septembre 2016 (France). Policier, Drame, Western
Film de David Mackenzie
Toshiro a mis 7/10.
Annotation :
Pour mettre en scène le deuxième volet, après Sicario, de sa trilogie sur, je cite, "l'exploration de la nouvelle Frontière américaine" (comprendre : les nouveaux défis du pays), le scénariste Taylor Sheridan, dernière incarnation en date d'un cinéma plus-ricain-que-ça-tu-meurt profondément enraciné dans la culture de son pays, a donc choisi le britannique David Mackenzie après le canadien Denis Villeneuve. Intéressante cette idée de faire appel à des étrangers, comme s'il s'agissait de prendre un certain recul sur des scripts du cru.
Résultat ? Mackenzie n'est pas Villeneuve mais ne démérite pas. En témoigne la très belle fluidité de ses mouvements d'appareils lors des premiers longs plans du prologue. Ce mec sait aussi bien filmer une voiture filant dans les rues déserte d'une poussiéreuse et miséreuse ville du Texas que les conversations de deux d'ex-cow boys (souvent dans le même cadre) devenus les grands perdants du rêve américains post-2008.
Et la mythologie alors ? Et ben elle est plutôt bien digérée, aussi bien par le réal qui se souvient des ciels fordien autant que de la dureté du western façon Anthony Mann, que par Sheridan. La plume du Monsieur est toujours aussi agile, dans les dialogues "philosophes", dans l'écriture des personnages ou encore dans la façon dont leurs backstories refont surface au cours d'un récit qui sait toujours où il en est et où il va sans que le spectateur ne l'anticipe trop. De la même façon, ses références sont très bien diluées. Aucune ne nous saute à la gueule (ce qui risquerait de nous sortir du film), mais elles sont là et le nourrissent, depuis Raisins de la colère (Ben Foster en Tom Joad foutraque ?) à Un Monde parfait (Bridges dans le rôle d'Eastwood) en passant par Bonnie & Clyde (braquer les banques pour venger les victimes de la crise), Seuls sont les indomptés (le final de Foster) ou encore Le Canardeur (l'humanisme et l'humour doux-amer) ou encore Sugarland Express (l'auto-justice des masses).
En bref : une belle histoire qui regarde droit dans les yeux une certaine Amérique (et ce n'est pas beau à voir,comme dans le ciné des 70's mais sans tomber dans le film doudou), des personnages en or pour Chris Pine, Ben Foster et, surtout, Jeff Bridges, une mise en scène qui s'adapte parfaitement à son sujet et avec autant de maîtrise que de discrétion, et enfin un auteur-scénariste-pur-sang-texan qui poursuit son petit bonhomme de chemin dans les pas de Malick, Eastwood et Cimino.
Vivement Wind River...
Diamant noir (2016)
1 h 55 min. Sortie : 8 juin 2016. Drame, Film noir
Film de Arthur Harari
Toshiro a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Avé, César ! (2016)
Hail, Caesar!
1 h 46 min. Sortie : 17 février 2016 (France). Comédie
Film de Ethan Coen et Joel Coen
Toshiro a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Un film qui a plus de fond qu'il n'y paraît aux yeux qui restent en surface.
Et aussi quelques scènes aussi inutiles narrativement parlant que extrêmement plaisantes parce que justement gratuites et transpirant l'amour des genres abordés. Mention spéciale à la celle de comédie musicale ou du cow boy tuant le temps en jouant avec son lasso. Juste pour le plaisir de rendre hommage au geste de l'artiste que l'industrie oublie à force d'en faire un produit commercial.
Don't Breathe : La Maison des ténèbres (2016)
Don't Breathe
1 h 28 min. Sortie : 5 octobre 2016 (France). Épouvante-Horreur, Thriller
Film de Fede Alvarez
Toshiro a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Green Room (2016)
1 h 35 min. Sortie : 27 avril 2016 (France). Thriller, Action
Film de Jeremy Saulnier
Toshiro a mis 7/10 et a écrit une critique.
La Loi de la jungle (2016)
1 h 39 min. Sortie : 15 juin 2016. Comédie
Film de Antonin Peretjatko
Toshiro a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Haaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa!!!! Voilà qui fait du bien ! Quel soulagement. Enfin une comédie française réellement drôle - comprendre : qui n'est le véhicule d'aucun humoriste étirant jusqu'à l'ennui un de ses sketchs -, dénué de moralisme - comprendre : qui ne tient pas un discours faussement bien-pensant et réellement hypocrite - et, surtout, absolument hilarante de bout en bout.
Parce qu'il fait feu de tout bois, recours à tous les registres humouristiques, saute à pieds joints sur chaque occasion de produit un gag, Antonin Peretjatko produit un film qui explose dans tous les sens, fondamentalement anarchiste, même et surtout vis-à-vis des normes cinématographiques. Et ça fait un bien fou !
Ajoutez à cela un Vincent Macaigne en mode Pierre Richard revue et corrigé dans le contexte de morosité actuelle, une Vimala Pons qui, loin d'être embarrassée par son physique de rêve, en fait au contraire l'un des ses nombreux atouts comiques, ou encore une vision de la France aussi juste que féroce, et l'on obtient une comédie française comme je n'en avais pas vu depuis..., depuis..., depuis quand déjà ? Je ne sais même plus, c'est dire l'état de délabrement du cinéma populaire français - il n'y a qu'à voir les champions français de 2016 en terme d'entrées...
Mais c'est sans doute le cinéaste qui résume le mieux ce que lui réussit et que tous les autres ont oublié (en plus d'être tout simplement drôle) : "Je considère les gags comme un moyen d’amener une réflexion sur la société actuelle. Une comédie qui ne fait pas ça, c’est un peu comme un drame qui ne raconte rien de particulier."
The Age of Shadows (2016)
Miljung
2 h 19 min. Sortie : 5 janvier 2018 (France). Drame, Thriller
Film de Kim Jee-Woon
Toshiro a mis 7/10.
Annotation :
De ce que je connais de Kim Jee-woon, The Age of Shadows me parait être un de ses meilleurs. Les excès de sadismes de J'ai rencontré le diable sont ici canalisés dans une ou deux scènes de torture qui n'en font pas trop. On ne rigole peut-être pas comme devant le très fun Le bon, la brute et le cinglé, mais l'histoire racontée - la lutte entre une cellule de la résistance coréenne et les forces d'occupation/collaboration nipo-coréennes durant la WWII - ne s'y prête pas non plus. Ce qui a l'avantage de nous éviter les excès de coolitude un peu vide de A bittersweet life.
Plus encore que ce dernier, The Age of Shadows m’impressionne surtout par le talent avec lequel Kim Jee-woon filme et monte ses scènes d'action. Non seulement leur lisibilité est toujours parfaite - chose rare aujourd'hui - mais elles trouvent un excellent point équilibre entre chorégraphie des mouvements de caméra et brutalité de certains effets graphiques et/ou de mise en scène. C'est bien simple, Kim Jee-woon me semble être le premier réalisateur à avoir su digérer les expérimentations formelles de Michael Mann en terme d'action. Je pense à ces plus ou moins courts plans volés au cœur de l'action par une mini-caméra en courte focale tenues à la main au plus prés des acteurs que Mann "inventait" à partir de Ali et auxquels recourt ici régulièrement Kim. L'effet de réel s'en trouve fortement renforcé et parfaitement intégré à un découpage exemplaire.
Le déroulé de l'histoire prenant des tours un peu complexe (qui est dans quel camp ? qui se venge de qui ?), j'étais parfois à la limite de m'y perdre (manque d'attention de ma part ou de clarté du scénario, je ne sais pas) Pour autant, sur une durée un peu trop longue, l'histoire est prenante, bien grise, la tension (cf. scène du train) et sa sensation d'oppression (cf. ces décors et ambiances urbaines de nuit, sans jamais aucun horizon dégagé) sont maîtrisées et le casting est impec, Song Kang-ho en tête.
Vraiment dommage que ce film ne soit pas sorti en salles en France.
Nocturama (2016)
2 h 10 min. Sortie : 31 août 2016. Drame, Policier
Film de Bertrand Bonello
Toshiro a mis 7/10.
Seoul Station (2016)
Seoulyeok
1 h 32 min. Sortie : 17 août 2016 (Corée du Sud). Épouvante-Horreur, Animation
Long-métrage d'animation de Yeon Sang-Ho
Toshiro a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Ce qu'il perd en mise en scène virtuose et pure tension en passant du live à une animation moins..., disons moins animée, Yeon Sang-ho le gagne en charge politique.
D'une grande virulence, et encore une fois dans la droite lignée des fables anti-capitalistes de George A. Romero, Seoul Station fait le portrait d'une Corée du Sud où les invisibles, les oubliés, bref, le rebut de la société (un vieillard abandonné pour patient 0, des SDF, une prostituée...), à force d'indifférence et de mépris, fini par se transformer en une masse de zombie enragés.
Face à l'épidémie qui se répand à partir d'un îlots de laissés pour compte, les branches "saines" de la société, elles, s'enfoncent encore d'avantage dans leurs travers : les vieux réflexes dictatoriaux et/ou l'incompétence de l'Etat refont surface tandis que, sans être encore zombifiés, certains hommes se révèlent de véritables loups pour les autres hommes, et surtout femmes.
Au milieu du carnage, une innocente prostituée survit comme elle peu... jusqu'à retrouver son cher papa - bip zone spoiler -, en fait son maque qui a péter un câble et va lui faire passer un sale quart d'heure. Mais fort heureusement ce sera réciproque. Décidément, tout est pourris au royaume des loups et des zombies.
Et Yeon Sang-ho, un peu comme Bong Joo-ho avec The Host, d'achever là la genèse du monstre sociale qui fera l'attraction de son Dernier train pour Busan : à la fois une véritable créature de Frankenstein issue des pires maux de la société coréenne - des maux biens réels ceux là - et leur miroir réfléchissant.
Dernier train pour Busan (2016)
Busanhaeng
1 h 58 min. Sortie : 17 août 2016 (France). Action, Épouvante-Horreur, Thriller
Film de Yeon Sang-Ho
Toshiro a mis 7/10.
Annotation :
La suite de Seoul Station, un peu plus mainstream et caricaturale mais aussi plus accès sur le spectacle. Et quel spectacle !
Alliés (2016)
Allied
2 h 04 min. Sortie : 23 novembre 2016 (France). Action, Drame, Romance
Film de Robert Zemeckis
Toshiro a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Du cinéma comme on en fait plus, de la tension hitchcocosexuelle à faire craquer le string de Beyoncé, Cocoricotillard qui joue encore - mais fort bien, en tout cas en VF - le glamour français tel que fantasmé par les ricains, et le Badpitounet de ces dames qui parle le québecoais mais irradie toujours autant de charisme - cet acteur vieillit comme un bon vin.
Tabernacle ! C'est que c'est pas un mauvais Zemeckis du tout, c'te film là. Bon, après, c'est pas pour tout le monde. Mais je préfère de l'anachronisme assumé à du ciné doudou. Et puis, question mise en scène pure, il n'y a pas photo, on a affaire à un grand. Et par les temps qui courent, c'est que ça deviendrait presque rare à Hollywood.
The Assassin (2015)
Nie Yinniang
1 h 45 min. Sortie : 9 mars 2016 (France). Arts martiaux, Drame
Film de Hou Hsiao-Hsien
Toshiro a mis 7/10.
Annotation :
Visiblement hyper-maitrisé et, effectivement, très beau, mais il faut bien comprendre que la démarche d'Hou Hsia-Hsien est à l'opposé de celles de tous les précédents illustrateurs du genre, que ce soit King Hu, Chang Cheh, Tsui Hark ou encore Ang Lee ou Zhang Yimou.
Hou Hsiao-Hsien n'a absoluement aucun intérêt pour l'action, ce qui, ici plus que jamais, pose la question du rythme. Les plans durent, travaillent le spectateur au corps en même temps qu'ils l'hypnotise alors que les combats se soldent en trois coups de lame. Sur ce plan là, on est plus dans la préparation et l'ultra-efficacité du ninja que dans les affrontements/envolées épiques du Wu Xia Pian traditionnel. Avec le risque de l'endormissement...
Bon après, de ce que j'en comprend, le cœur du film n'est pas dans les combats en extérieur mais bien dans les luttes intérieures. Mais ce film, en dépit de sa beauté esthétique à tomber, pose tout de même la question de jusqu'où peut aller un auteur surconscient de ce statut d'auteur (à festival), et de ce que peut supporter le public, aussi ouvert d'esprit soi-ilt vis à vis d'une approche aussi radicael du cinoche que celle de Hou Hsiao-Hsien. Parce que si le mec est fan d'Ozu, son cinéma est loin de transpirer la même simplicité et le même humanisme, la faute à une approche de la contemplation proche de la glaciation.
A revoir et à méditer...
Les 8 Salopards (2015)
The Hateful Eight
2 h 47 min. Sortie : 6 janvier 2016 (France). Thriller, Western
Film de Quentin Tarantino
Toshiro a mis 7/10.
Annotation :
Tarantino est, avec Shane Black et les Coen, un des rares mecs qui me fait supporter/aimer les piailleries. Pour le moment, je ne l'ai vu qu'en VF, qui n'est pas mal. Mais j'attend donc le DVD pour la VO.
Pour le reste, dans le continuité de Inglorious... et Django..., Tarantino continue à politiser la violence de son ciné, ce qui me plait. Et un grand miam pour la musique de Morricone.
Chère anorexie (2016)
1 h 26 min. Sortie : 2016 (France).
Documentaire de Judith du Pasquier
Toshiro a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Plus que recommandable notamment pour les parents et autres proches des malades, histoire qu'on arrête de les regarder comme des extraterrestres. Ce serait déjà ça de moins à supporter pour ces gamins/gamines et autres plus âgés ayant passé ce foutu pacte faustien avec la tés collante Madame Souffrance. Parole de vétéran !
Un seul regret, sinon : que la documentariste n'ait pas réussi à mettre la main sur un sac d'os masculin. Mais bon, dans leur cas, il y a la honte d'avoir une "maladie de fille" et donc la quasi-impossibilité d'en parler, donc forcément...