Les meilleurs films de 2016 selon Amaury-F

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Portrait teinté d'amour et de rancœur d'une famille dysfonctionnelle, Juste la fin du monde instaure une ambiance terriblement pesante via d'incessants gros plans qui, en plus de nous enfermer efficacement dans l'intimité des personnages, parviennent à capter les moindres expressions de comédiens qui repoussent les limites de l'art de jouer (Cotillard et Ulliel sont éblouissants). Un défi esthétique a priori très casse-gueule, mais résolu avec une virtuosité qui force l'admiration. Une leçon de mise en scène doublée d'un drame bouleversant.

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Petit théâtre mi-western, mi-polar façon Agatha Christie, Les Huit salopards apparaît comme la quintessence du cinéma de Tarantino qui, de nouveau confronté à l'histoire, signe un long-métrage ouvertement politique, pamphlétaire et terriblement incisif sur les démons identitaires qui ont hanté (et qui continuent de hanter) les États-Unis. Les dialogues sont absolument magnifiques et les comédiens qui les font vivre le sont tout autant, surtout Jennifer Jason Leigh et Samuel L. Jackson, à qui j'aurais volontiers donné mille Oscars.

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Avec Mad Max et Star Wars l'année passée, voici le seul exemple récent de saga hollywoodienne brillamment relancée. Comme Le Réveil de la Force de J. J. Abrams, Creed est un passage de relais, une suite qui oscille intelligemment entre l'ancienne et la nouvelle génération. Les mythes passés s'effacent, acceptent de se laisser mourir, afin de mieux faire exister les jeunes héros d'une possible nouvelle franchise. C'est si beau, si parfaitement incarné qu'on y laisse quelques larmes... De joie !

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Thriller érotique aussi amoral qu'ouvertement comique, Elle est œuvre jouissive et provocatrice marquant l'entrée fracassante de Paul Verhoeven dans notre sage cinéma français, qui se retrouve ici miné de l'intérieur par le cynisme et l'inconvenance ravageuse du cinéaste hollandais. Un bijou d'humour noir porté par des répliques délicieusement grinçantes et une Isabelle Huppert suprême, incarnant à la perfection l’ambiguïté perverse du film, qui navigue constamment entre la drôlerie et l'horreur.

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Portrait saisissant d'une jeunesse révoltée, Divines est une œuvre pleine de courage, d'audace, d'humanisme, d'amour et surtout de rage, un choc émotionnel dont on ne se remet pas. Doté d'une réalisation romanesque et d'un scénario incroyablement riche, le film est avant tout magnifié par une comédienne, Oulaya Amamra, délivrant l'une des plus impressionnantes performances d'actrice qu'on ait pu voir depuis Adèle Exarchopoulos dans La Vie d'Adèle.

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Récit éblouissant d'une greffe de cœur, Réparer les vivants redonne ses lettres de noblesse au genre du mélodrame, en réussissant l'exploit d'être à la fois émotionnel et pudique, sensible et subtile, lyrique et réaliste. Touchée par la grâce et inspirée par un scénario-chorale ample, Katell Quillévéré insuffle à son film une poésie belle à en crever, par le biais de scènes cinématographiquement puissantes (l'opération et la séquence de surf, pour ne citer que celles-ci).

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Après avoir braillement renouvelé le genre du thriller hollywoodien, Denis Villeneuve réinvente totalement le film d'invasion extraterrestre. Anti-spectaculaire au possible, mais grandiosement mis en scène, Premier Contact est une méditation sur le langage et la nécessité de l'écoute, un blockbuster intimiste et réflexif qui nous confronte à notre peur de l'inconnu, tout en nous invitant à philosopher sur le temps. Un des derniers longs-métrages américains de l'ère Obama.

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À la fois désopilant et émouvant, Saint Amour est une comédie douce-amère magnifique sur l'amour du bon vin, l'amour entre un père et son fils et, tout simplement, l'amour entre les hommes et les femmes. Kervern et Delépine parviennent à passer du rire au malaise, puis du malaise à la mélancolie avec une aisance remarquable, en se permettant même quelques fulgurances poétiques dont eux seuls ont le secret. Un excellent Depardieu.

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Intense film-fête rythmé par la BO géniale de Soulwax, Belgica nous entraîne irrésistiblement dans son atmosphère prenante et filme avec style les déboires de deux frères qui s'aiment et se détestent à la folie (mention spéciale aux comédiens qui se sont donné à fond). Une splendeur, dont on ressort heureux et empli de mélancolie.

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Western métaphysique et crépusculaire, The Revenant est un uppercut, une expérience absolument sidérante de brutalité et de savoir-faire technique. De sa séquence d'ouverture dantesque à son climax d'une violence à vous glacer le sang, le long-métrage captive en permanence. Alejandro González Iñárritu, son chef opérateur Emmanuel Lubezki et Leonardo DiCaprio sont au sommet de leur art et on en ressort complètement secoué.

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Un docu-fiction atypique et hyper-esthétisé qui donne la parole aux kids des cités. De Régis, styliste en herbe, à Mariyama, collégienne timide qui aimerait ne plus être celle qu’on choisit en dernier en sport, en passant par Naïla et sa phobie de Mickey, tous se confient sur leurs rêves, leurs angoisses, leurs amours, leur religion... Une splendeur sur la jeunesse contemporaine.

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Thriller et film d'horreur majeur de cette année, Don't Breathe offre un spectacle similaire à Panic Room de David Fincher, à savoir un brillant exercice de style au service d'un huis-clos d'une admirable efficacité. Rarement un long-métrage de ce genre n'aura proposé une aussi parfaite symbiose entre la mise en scène, la gestion de l'espace et la photographie (bravo au chef opérateur, à qui l'on doit cette esthétique démente, pleine de couleurs pétantes et de noirs très sombres).

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À mi-chemin entre Brice 3 et les films Jean-Luc Godard, La Loi de la jungle est incontestablement l'une des comédies les plus drôles de l'année ! Impossible par exemple d'oublier cet huissier de justice intrépide qui, accompagné d'une musique improbable empruntée à Goldorak, parcourt la jungle à la recherche d'un stagiaire supervisant le chantier de Guyaneige (première piste de ski indoor d'Amazonie). Si vous aimez la tendresse, si vous aimez Vimala Pons, si vous aimez les paresseux, si vous avez peur des mygales, ce film est fait pour vous ! Et si vous ne l'aimez pas, allez vous faire foutre !

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Étonnant premier film d'un cinéaste flamand bien prometteur, Les Ardennes est un drame social poignant, qui vire ensuite au thriller loufoque, avec son lot de personnages (et d'animaux) étranges. C'est d'un esthétisme hypnotisant, d'une noirceur désarmante teintée d'un humour dont seuls les belges ont le secret. La tension monte crescendo jusqu'à un coup de théâtre terrible (l'un des plus beaux qu'on n'ait jamais vu), un final absolument imprévisible, qui nous hante plusieurs heures après le visionnage.

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Un road-trip familial à mi-chemin entre (et dans la lignée de) Little Miss Sunshine et Into the Wild. C'est un long-métrage purement « indépendant américain Sundance » comme on adore en regarder, avec son lot d'émotions douces-amères et de musiques folk jouées à la guitare. Une merveille.

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Parfois foutraque, parfois teinté d’un humour des plus grotesques, mais magnifié par une noirceur croissante, The Strangers est un thriller surnaturel plein de surprises, rongé par les ténèbres et habité par Belzébuth en personne ! Un véritable choc.

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Rares sont les cinéastes américains qui savent aussi bien filmer que Richard Linklater « la vie » dans ce qu'elle a de plus simple et de plus beau. Everybody Wants Some!! est une célébration bienveillante et géniale de la jeunesse des années 80, une génération unifiée dans la fête et la musique. L'époque est admirablement reconstituée grâce à une bande son excellente et une direction artistique hyper méticuleuse (on ne reviendra cependant pas sur la direction photo de ce film qui est juste catastrophique).