Il aura fallu 6 ans pour que Slipknot se décide à nous sortir un nouvel album ! Une attente d'autant plus longue que "All Hope is Gone", leur dernière offrande, était loin d'être convaincante. Entre temps il y a eu l'éviction de Joey Jordisson, l'un des principaux compositeurs du groupe et surtout le décès du regretté bassiste Paul Gray. Un album-hommage donc, et sur ce genre d’exercice on évite clairement de se planter !
L'album débute sur l'intro "XIX", énorme montée en puissance avec un Corey Taylor dont la voix à beaucoup mûri, puis plus rien. Mais c'est pour mieux reprendre avec "Sarcastrophe" ou les platines, les riffs et les coups sur fut de bière se font entendre ! Serait-on revenu à la grande époque ? C'est à peu prés ça !
Slipknot s'offre avec cet album une véritable cure de jouvence et revient en mode badass pour faire taire ceux qui se plaignait de leur Stone Sour-isation. Je n'ai jamais autant headbangué sur un album de Slipknot depuis l'éponyme sorti en...1999 ! Mais cette agressivité se retrouve souvent teintée de mélodie, plus que par le passé en tout cas ! Ce qui fait qu'on se retrouve finalement en face d'un mélange assez équilibré de "Slipknot" et "Vol.3".
Et il faut dire que ce mélange est ultra-efficace ! "AOV" s'impose comme le meilleur titre de l'album avec son break ou la basse est à l"honneur, "The Devil in I" est un hit en puissance et "Custer" est le titre le plus jouissif du groupe depuis des lustres, j'accroche moins sur "The Negative One" par contre ! Quand à "Goodbye", on y retrouve un Corey Taylor très émouvant et une seconde partie épique !
Et du côté négatif on a "Nomadic", pas un mauvais titre mais pas vraiment marquant non plus. Et surtout "Lech", titre ou la batterie se lâche littéralement mais qui est beaucoup trop long.
La batterie justement parlons-en ! Jordisson n'est plus aux commandes, mais son successeur est clairement à la hauteur, je n'ai jamais autant air-drummé sur un album du groupe ! Surement la faute à une production qui la met beaucoup plus en valeur et qui de manière générale fait beaucoup plus ressortir les platines et les percussions que par le passé, et ce n'est pas plus mal !
".5: The Gray Chapter" est une oeuvre que n'aurait pas renié le défunt bassiste, on commençait à douter sur les capacités du groupe mais cet album à mi-chemin entre l'éponyme et "Vol.3" s'impose comme un coup de poing dans la gueule et est surtout un formidable bilan de ce que le groupe à pu nous proposer pendant ses 15 années d'existence. Certains (dont moi) pesteront contre l'absence de titre aux influences plus Death Metal, mais cet album est clairement une réussite et nous montre que Slipknot malgré son étiquette "Néo-Métal pour ado des années 2000" n'est pas mort !