J'ai peut-être surestimé la note de Bleu Noir, il m'est tombé dessus et beaucoup de ses mots m'ont semblé sortis de ma bouche. Mais cet album de ce jeune rappeur a beaucoup de qualités.
La production est soignée, certains beats sont même excellents. Mais ce qui m'a pris aux tripes dans ce rap mélancolique, c'est l'écriture de Georgio. Des paroles incroyablement personnelles, qui me font penser à Eminem ou à Orelsan ; des textes structurés et assez riches (très riches quand on le compare aux lyrics de cet univers) ; une facilité à raconter des histoires ; un flow agréable et fluide, chantant, qui lui aussi me rappelle Eminem (pas l'Eminem robotique des années 2010-2015) et Orelsan.
Il manque peut-être un tube pour que Bleu Noir sorte de l'ombre, il manque aussi de l'optimisme ou de la subversion pour plaire au plus grand nombre. Mais Bleu Noir tout entier risque de devenir une rengaine pour ceux qui seront touchés par cette mélancolie, cet optimisme noir bien caché dans les textes où Georgio a déversé toutes ses névroses.
Bleu Noir est un album intime, triste, écrit par un Rêveur en Dépression, beaucoup plus qu'un Appel à la révolte (le seul morceau que je n'ai pas apprécié). Pour certains, il offrira une formidable catharsis.