Depuis son annonce surprise le 31 juillet 2015, on a attendu avec un enthousiasme mêlé d’un peu de crainte l’arrivée du 3ème et annoncé dernier album du « maître de la mixologie » Docteur DRE.
16 années ont passés depuis l’album 2001, soit une éternité dans le monde de la musique. Jusque là on espérait fiévreusement l’album Detox, pompeusement annoncé comme un séisme musical mais annulé à plusieurs reprises. Un nouvel album de DRE avait donc valeur de blague voire de fantasme pour les fans de rap US.
DRE est une sommité du Rap. Il a acquis une vaste notoriété au sein du groupe NWA qui popularisera le Gangsta rap, a largement contribué au succès du G-funk, a collaboré avec 2Pac, Nas, LL Cool J, Jay Z et a frappé fort en produisant un certain Eminem et son univers ludico trash. Bref, une légende !
Techniquement Compton c’est bon : instruments, samples, enregistrement, mixage et mastering sont au niveau. Ce n’est pas vraiment une surprise, on n’en attendait pas moins d’un producteur de son expérience mais il faut quand même souligner la qualité sonore de la production.
Les invités sont prestigieux : Ice Cube, Xzibit, Eminem, Snoop Dogg ; une touche Soul Rnb avec Jill Scott et Marsha Ambrosius. Les petits protégés Justus et King Mez sont aussi de la partie.
Cet album critique la société US, il parle argent, violence, conditions de vie de la communauté afro américaine et il a une odeur de souffre avec ses accents misogynes et histoires de meurtres.
Mais Compton évoque surtout le rêve américain de DRE : de gosse de la ville mal famée de Compton, en passant par les rencontres ayant marquées sa carrière jusqu’à son apogée en tant que producteur et PDG multimillionnaire.
L’album est correct, il aurait été réalisé par un novice ou un mc moins connu, on aurait parlé d’un début prometteur. Mais voilà, il s’agit du fucking Docteur DRE ! On était en attente d’une révolution musicale de la part d’un homme toujours précurseur dans la spirale Hip Hop. Qu’il est difficile d’être et d’avoir été !
Malheureusement aucune musique ne se distingue réellement, ce n’est pas dérangeant à écouter mais aucun opus ne m’a mis de gifle musicale ou même surpris. Et croyez moi, j’aurais aimé être délicieusement torturé par un titre tournant en boucle dans ma tête.
Je ne pense pas que cet album marquera d’une empreinte indélébile la planète Rap, mais cet hommage à sa ville natale, bien qu’il m’ait déçu au vu de mes attentes, est sympa à écouter et mérite un peu d'attention.
Une page se tourne mais ne vous inquiétez pas, il y a un nouveau Boss à Compton et il s’appelle ... Kendrick Lamar.