Il était un homme à l’esprit habité par des idées noires et au corps niché au bistrot du coin. Assis là, seul devant son verre, le regard noyé dans les profondeurs ambrées de son breuvage. Il ne soufflait mot et seule la fumée de ses cigarettes sortait de sa bouche et dansait autours de lui en formant un voile mouvant.
Ses yeux pourtant en disaient long...
Face down and fucked again
Taste of blood again
Know that you three
Were the last thing that I've seen
Perdu dans ses pensées brouillées, des mots inarticulés et plein d'amertume sortirent de sa bouche...
I was trying to talk to you, But you couldn't hear
And I was trying to explain to you, But you wouldn't listen
And when I wrote it down, You couldn't see what was written
Le chagrin et la mélancolie ont pourtant pu éclaircir ses paroles pour les asséner tels des coups de massue, sur nos cœurs déjà déchirés par la triste mélodie qui les enveloppait.
And I hope that you're dreaming of me
The way I'm forced to dream of you
And so you've won
I'll get the gun
Cos we can never undo
All the stupid things we've done
Il était l’un de ces poètes romantiques auxquels l’opium et l’absinthe ont inspiré les plus belles des compositions.
We only seem to respond in kind
Where an eye for an eye only leaves us blind
De celles qui nous guident vers les plus sombres descentes aux enfers, tel un Koursk qui coule au fin fond des mers du Nord…
It's cold I'm afraid
It's been like this for a day
The water is rising and slowly we're dying
We won't see a light again
Telle une complainte qui fuit les champs de batailles…
It will always hurt
And so say all of us
Ou la dénonciation subtile des enjeux d’une guerre sanglante.
And that's why we died
Tout cela alors qu’il restait assis là, les yeux mi-clos, dandinant sur sa chaise au rythme des notes tourbillonnantes qui valsaient dans sa tête.
Au lever du jour, il reprenait son chemin en trébuchant sur ses souvenirs… Un long chemin traversé par une brise électrique qui se déployait en tempête vrombissante.
Il était un homme, et il s’appelait Matt Elliott.
Drinking songs est un album plein de douceur et de mélancolie. Les cordes y installent une ambiance dark folk nostalgique et la voix presque fantomatique d'Elliott y imprègne un aspect humain et profondément triste. Une introspection sombre et poétique qui se conclut par un crescendo électronique, lequel nous ramène vers les rives de la modernité tout en gardant le parfum morose des vieux jours.
The guilty party