Acheté il y a peu, j'ai toujours voulu découvrir T.Rex et plus particulièrement cet album : Electric Warrior. Le nom et la pochette de l'album annoncent déjà la couleur. C'est la naissance d'un genre : le Glam Rock. Electric Warrior possède tous les codes de ce dernier : des arrangements dans tous les sens, des choeurs en pagaille, de timides percussions, de douces lignes de basse des refrains et riffs entraînants et des chants féminisés.
Sur cet album, y'a le T.Rex et les petits Raptors en plastique à côté qui font "coin coin" quand un bambin marche dessus. Le vilain T.Rex c'est évidemment Marc Bolan et les raptors tous les autres musiciens. C'est triste et dommage pour les autres mais Bolan écrase les pauvres jouets, c'est lui la star, c'est lui qui incarne le succès commercial et musical de l'album.
"Quel foutoir !" s'exclame-t-on après la première écoute en rajoutant dans la foulée "mais c'est quand même truffé de bonnes idées". Cette idée de foutoir s'efface peu à peu pour laisser place à l'émerveillement. Cet album c'est avant tout un style unique notamment grâce aux guitares. C'est un son gras la plupart du temps, des riffs tranchants voire même trop tranchés, les rythmes classiques sont bouleversés et ça c'est du génie. Bolan s'amuse à parsemer des riffs complètement loufoques un peu partout sur l'album. Les mélodies se décèlent de mieux en mieux au fur et à mesure des écoutes. Très peu de solis sur cet album, et généralement très courts, très peu d'envolées dans les aigus, ou alors une autre guitare vient faire redescendre la première immédiatement. Il nous cloue les pieds au sol, tout le monde reste sur Terre avec le T.Rex en subissant ses vagues de riffs arrivant de toutes parts en direction de ta tronche. Faisant face à ces guitares bourrées de testotérone, sa voix, cristalline et fragile à la fois, s'élève. Tantôt sauvage, tantôt sensuelle, tantôt innocente, elle envôute quiconque se dresse contre elle. Même le plus gros homophobe serait séduit. Sa guitare est masculine, et sa voix féminine mais sont facilement interverties durant l'album et tout l'art du maître est là, le reste n'est que fioriture comme dirait ce bon Jean Rochefort. Bolan incarne les paillettes et les cojones simultanément, c'est une Glam Star.
Finalement, qu'est-ce qu'Electric Warrior ? C'est 11 chansons éclectiques allant de la ballade électrique Cosmic Dancer tout en passant par le blues/rock Lean Woman Blues jusqu'à l'explosif et incroyable finish Rip Off qui achève toute tentative de résistance à cet Amni ( Album Musicalement Non Identifié ).
Pour résumer cet album à une métaphore vaseuse, c'est un peu une mèche allumée qui peine à atteindre les explosifs mais lorsqu'elle y arrive, elle libère toutes les émotions que peuvent procurer le Rock.