"48:13", précédent opus de Kasabian, était le dernier album qui m'eût enthousiasmé jusque-là -il était sorti quelques temps après le dernier Arctic Monkeys, qui m'avait également beaucoup plu. Alors j'attendais "For crying out loud" avec impatience. Les chansons sorties avant l'album m'avaient laissé dubitatif : "You're in love with a psycho" avec son allure de pop mièvre, l'interminable "Are you looking for action ?" ; seul "Comeback kid" m'avait laissé de l'espoir.
A la première écoute de l'album complet, j'ai pourtant ressenti un énorme plaisir. "III Ray" est une excellente intro ; son côté électro ne m'a pas du tout gêné, cela reste du Kasabian pur jus. "You're in love with a psycho" passe très bien au sein de l'album, bien mieux que seule (sans que cela soit la chanson du siècle non plus). Dans "Twentyfourseven" et "Good Fight", Kasabian fait du Kasabian ; comme j'aime le groupe, j'aime. Arrivent ensuite le point central de l'album : "Wasted" et "Comeback kid", les deux meilleurs chansons avec "III Ray". On y trouve toute l'énergie qui fait la puissance du groupe, le rock indé dans son meilleur état. On a ensuite un moment de creux, de "The Party never ends" à "Sixteen blocks", avec au centre le toujours aussi interminable "Are you looking for action ?". Pour conclure, "Bless this acid house" est un retour aux fondamentaux de Kasabian (comme dans les chansons 3 et 4), puis "Put your life on it" fait retomber la pression, en revenant à l'allure pop mièvre.
Au total, est-ce un bon album ? Les premières critiques le concernant sont très négatives, et je les comprends en partie ; le côté pop mièvre entache une bonne partie de l'opus, sans que j'aille néanmoins jusqu'à qualifier ces chansons de déchet ; ceux qui aiment la tradition pop-rock façon Beatles, Rolling Stones ou The Kinks y trouveront leur compte. Il y a tout de même trois excellentes chansons ("III Ray", "Wasted" et "Comeback"), qui font de cet album un rayon de lumière dans le désert froid de la musique contemporaine. Pour le reste, Kasabian fait du Kasabian, et moi, ça me fait plaisir.