Si Gojira est toujours là, ce n'est pas pour rien. Le talent ne s'explique que par le travail avec de la remise en question en plus pour ce quatuor français.
Le style du groupe est assumé depuis longtemps maintenant. Sa patte est reconnaissable entre mille. Le son est personnel, la puissance originelle, et le chant incontournable.
Devenu pilier de la scène metal, (bien plus que death metal), Gojira a plus que digéré ses influences : c'en est une. Qui plus est au niveau de l'éthique et de l'engagement, car sur cet album certains titres sont clairement engagés jusque dans leurs clips. Mais ce n'est pas nouveau chez nos "petits métalleux".
Maintenant, je dirais que cet album est un peu plus mélancolique, un peu plus sensible, un peu plus mature que les précédents, même si cette tendance était déjà notable sur l'album précédent Magma. Je dirais même qu'ils ont un peu plus osé mettre en forme ce qu'ils avaient déjà entrepris.
Le côté extrême de Gojira s'estompe un peu plus et ce n'est pas grave. Ils subliment même leurs influences, grâce à une technique toujours utilisée à bon escient, mais peut-être de manière un peu moins démonstrative que dans le style plus death. La maturité c'est aussi cela.
Par contre, je trouve que dans les structures de morceaux l'évolution est bien moins palpable. Certes, la cohérence est une valeur sûre, mais leur son en est déjà l'armature indéfectible. Dommage alors de ne pas proposer, dans l'expérimentation justement, d'autres contrées. Car le changement est plus dans la texture que dans la structure. Je sens les fans se tendre face à cet argument. Croyez-moi, j'aime beaucoup Gojira, pour bien des raisons. C'est pour cela même que je leur rend cette critique. Et puis peut-être suis-je un peu dur avec un groupe qui nous donne un 7e album.
Amis musiciens, continuez, faites nous vibrer, faites circuler cette énergie libératoire, exutoire infaillible qu'est le metal !
Peace.