A Silver Mount Zion fut créé à une époque où on employait à peine le terme de Post-rock. Originaire du Canada, le groupe, mené par Efrim Menuck, est une sorte de collectif rassemblant de nombreux instrumentistes afin de former un véritable orchestre dont la beauté et la puissance se déploie en live. Teintés de sonorités mélancolique où l’espoir parvient parfois à percer, les albums mélangent critique de la société et histoires communes. L’impact est principalement présent à travers leurs textures mélodiques, mais aussi dans le tiraillement des violons et de la voix. Comme un appel aux larmes, les titres sont souvent progressifs, dans des durées aléatoires sans aucune structure conventionnelle. Là où les groupes de post-rock fleurissent, A Silver Mount Zion règne par son unité et son expression musicale sensible et émouvante.


Leur nouvel album Fuck Off, Get Free We Pour Light On Everything n’échappe pas à la règle. On retrouve les violons lancinants, la voix parfaitement éraillée et la présence de samples vocales auxquelles on ne comprend pas un mot. A la seule différence près que de nouvelles voies sont empruntées par le groupe. Rares sont les instants rock et saturés parmi les précédents albums, on assiste plutôt à de longues balades pleines de chagrin, perçantes et tourmentées. Ici, A Silver Mt Zion s’enfonce parfois dans la saturation tordues des guitares. Un chaos total dont on ne sort que par les lignes de chant sensitives et profondes. Les violons viennent encore une fois nous perforer de leurs notes douloureuses, accompagnés par des choeurs planants emplis d’images. Oui, Austerity Blues porte bien son nom.


Le groupe ne perd pas ses origines mais s’en détache avec légèreté afin de pouvoir exprimer sa rage à travers des mélodies rapides et merveilleusement interminables. On retrouve l’esprit principal de leur musique, un son complet et expressif, des structures qui racontent des histoires, qui nous permettent de les inventer. Une beauté indicible qui ne peut laisser indifférent et que l’on peut qualifier de berceau de la nature humaine.

Evalia
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le 17 sept. 2015

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