It's the song I've been trying to sing ...
J'ai pas mal halluciné en voyant la moyenne que cet album obtenait aussi bien ici que sur Rate Your Music.
Ayant déjà beaucoup apprécié Neon Bible, je pensais que celui-ci allait être encore mieux.
En réalité je le trouve un peu inférieur à son petit frère, mais très bon quand même.
Déjà, j'ai été assez étonné en ne trouvant pas les morceaux joyeux qui composaient une bonne partie de la bible au néon ("No Cars Go", "Keep the Car Running"). En effet, cet album plutôt triste a été composé à la période de nombreux décès chez les membres du groupe. Et s'il faut souligner quelque chose, c'est que l'album a une force émotionnelle proprement hallucinante. On est perdu dans une grande ville grise, où les voisins s'engueulent, où la mort et les mensonges règnent. L'album est très bien produit, avec des morceaux simples aux arrangements somptueux.
Comme d'habitude les paroles sont très bien écrites, et comme d'habitude il y a un peu de français ("Une année sans lumière", "Haïti"), et donc la voix magnifique de Régine Chassagne. Celle de Win Butler est ici à son paroxysme, car elle est portée par des morceaux vraiment puissants (le passage sur "Power Out" où il crie "you ain't fooling nobody with the lights out" me donne des frissons à chaque fois) où il dévoile toute la magie de sa voix un peu tremblante. Bien sûr, on a droit à notre lot de tubes ("Rebellion", "Wake Up") et l'album se clôt sur un morceau vraiment magnifique et triste, "In the Backseat", qui fait clairement allusion à la mort d'un proche ("Alice died in the night"). Ces allusions se retrouvent d'ailleurs sur les albums suivants ("I don't wanna live with my father's death" sur "Windowsill", de l'album Neon Bible).
En conclusion, on a ici un album très agréable, écoutable aussi bien en faisant autre chose qu'en se concentrant sur les paroles et le concept du disque. Un chef-d'oeuvre qui sera dépassé par Neon Bible, sorti trois ans après.