Hybrid Theory est le 1er album studio de Linkin Park, sorti le 24 octobre 2000.
Enorme succès critique et commercial à sa sortie, ce disque a bouleversé le paysage musical (et metal, en particulier) du début des années 2000. Le résultat ? Entre 24 et 27 millions de copies vendues à travers le monde (album le plus vendu du XXIème siècle, avant 21 d'Adele, en 2011) et des centaines de dates de concert entre 2001 et 2002.
Cet album est sorti en plein milieu de l'âge d'or du nu metal - un sous-genre de metal alternatif accessible et éclectique, la plupart du temps dépourvu de solos et de structures complexes. Le sextuor de Los Angeles s'est très vite démarqué des autres groupes de l'époque et a ainsi apporté une touche de fraîcheur au mouvement.
Linkin Park se compose de 3 voix : chant clair et saturé de Chester Bennington et le chant rappé de Mike Shinoda. Le tout est parfaitement équilibré et contribue énormément au succès et à la singularité du groupe. Les textes touchent principalement les problèmes rencontrés par Chester Bennington au cours de son enfance, incluant la maltraitance des enfants, la drogue et l'abus d'alcool, le divorce de ses parents, l'isolement, les déceptions, et les conséquences de l'échec des relations, ... etc. Ces thèmes étant largement répandus et +/- universels durant l'adolescence.
Les guitares sont lourdes (parfois à 7 cordes, sur 4 chansons) et amplifiées par des amplis Mesa Boogie (reconnus pour avoir la distorsion intégrée la plus badass et fat du marché). Le jeu de Brad Delson se caractérise par un minimalisme et une efficacité hors-pair : des enchaînements de power chords, plaqués sur les 3 cordes les plus graves de la guitare. Autrement dit : il ne se fait pas chier et préfère servir la musique, au lieu de la dominer avec son instrument.
Le jeu de basse de Phoenix est profondément anecdotique et presque inaudible la plupart du temps dans le groupe. Sa seule "utilité" est d'apporter davantage de la lourdeur aux guitares dans le mix final.
Le jeu de batterie de Rob Bourdon reste assez conventionnel, mais est bourré d'énergie et apporte énormément de puissance aux morceaux.
Joe Hahn, le DJ du groupe, est quant à lui le dernier maillon du son de Linkin Park: ses samples et ses percussions teintées breakbeat, bien que discrets la plupart du temps, apportent une quantité infinie de détails, perceptibles après de nombreuses écoutes attentives. Elle est là selon moi la force du groupe.
Comme mentionné dans mon Top 10 albums, cet album est arrivé à une période de ma vie où j'avais besoin de changement, d'un style et d'un son nouveau - à savoir : à l'adolescence. J'ai tout de suite été conquis par cette musique sortie tout droit de l'époque de ma naissance (pour la petite info : ma mère était enceinte de moi quand c'est sorti, on s'en fout mais voilà). Ce disque a radicalement changé ma manière de m'habiller, d'écouter et de faire de la musique.
Mis à part le côté nostalgique, j'ai toujours trouvé que cet album était parfait de A à Z : 12 titres qui tabassent, mélodiques, avec une structure pop : intro-couplet-refrain-couplet-refrain-pont-refrain. Simple but effective, comme diraient les anglophones.
Il est également important de noter qu'aucune chanson du disque ne dépasse les 3min30, ce qui prouve bien qu'il s'agit d'un disque formaté, qu'on le veuille ou non (et je ne le nie pas, loin de là). La durée de 37 minutes donne envie de tout le temps replay également.
Le titre de l’album est en vérité un hommage au premier nom du groupe, qui a dû être changé à cause d’un groupe électro. Hybrid Theory symbolise les nombreuses influences du groupe, majoritairement metal, rap et électro.
La pochette de l’album a été réalisée par Mike Shinoda (graphiste avant de devenir musicien professionnel). Il s’agit de l’hybrid soldier, qui a pour objectif de décrire le mélange d'éléments de musiques « hard » (le soldat robuste et imposant) et « soft » (la fragilité des ailes de libellule).
À très bientôt pour une prochaine critique!