Nothing Was the Same
6.6
Nothing Was the Same

Album de Drake (2013)

Il est certain que Young Money Entertainment est un des labels clés dans le game ricain. Un label qui regroupe de grosses têtes, aux lyrics et aux instrus' plus ou moins inspirés.

Parmi ce lot de MCs, Drake s'est frayé son petit bonhomme de chemin. Désormais, le rappeur-mélodiste est présent sur de nombreux feats, tout en étant à l'origine d'albums singuliers.
Singuliers, mais pas forcément dans la forme et dans le fond. Dans l'univers. Drake a son univers, orientant considérablement ses choix textuels et musicaux. L'ego-trip est bien présent, car c'est "la base" et que le canadien aime rappeler qu'il s'est fait tout seul. Mais Drake, c'est aussi de la mélancolie, du sentimental. Et sur ce plan, soit ça passe, soit ça saoule direct.

"Thank Me Later" avait donné le ton et avait posé les bases de l'univers du rappeur. "Take Care" l'avait légèrement coloré et adouci, grâce à une tracklist plus orientée radio, malgré sa grande inégalité.
"Nothing Was The Same" annonce donc un changement, de manière explicite. Et si Drake ouvre l'album en assurant que ce dernier ne sera pas joué en radio, il reste toutefois confiant sur la came qu'il vient de cuisiner.

Et je lui donne raison. Cet album est clairement supérieur aux précédents. Plus sombre, plus brut, plus mature. Il n'y a pas de changements radicaux, avouons-le, car les thématiques restent les mêmes. Toutefois, l'univers musical marque d'avantage, grâce à de très bonnes productions.

Drake commence en force avec les deux excellents "Tuscan Leather" et "Furthest Thing". "Started From The Bottom" reste le titre "bling bling" de l'album, avec ses lourdes basses, sa boucle et le refrain entêtant du rappeur.
Une transition musicale est donnée en milieu de lecture, grâce au très rétro' "Hold On, We're Going Home". Ca sonne 80's, c'est mélodieux, ça marche.
L'album se finit sur une série de morceaux où Drake use de sa technique. Le best track reste "Too Much", grâce à son enchaînement subtile entre le beau refrain de Sampha et les couplets calibrés du MC.
Je n'oublie pas "The Motion" qui, dans la lignée de "Hold On, We're Going Home", nous replonge dans une ambiance rétro' efficace.

Beaucoup de titres sont à retenir sur ce nouvel album, ce qui justifie sa qualité supérieure. Qu'il rappe ou qu'il chantonne, Drake sait être efficace, sans tomber dans le médiocre et le réchauffé. C'est ce qui fait pour moi sa force et sa singularité.

Dans une interview qui commence à dater, Drake précisait qu'il ne succomberait pas à la mode "David Guetta" qui commençait à envahir la scène Hip-Hop américaine. Une aventure musicale qu'il a préféré construire seul, ce qui illustre son travail aujourd'hui.
Théo-C
8
Écrit par

Créée

le 1 oct. 2013

Critique lue 789 fois

10 j'aime

3 commentaires

Théo-C

Écrit par

Critique lue 789 fois

10
3

D'autres avis sur Nothing Was the Same

Nothing Was the Same
killyourdarlings
8

Sequel logique mais ambitieux.

L'album Take Care sorti en 2011 a été celui de la consécration pour Drake. Le rappeur de Toronto est devenu grâce à ce disque une figure importante du hip-hop et du R&B actuel, une position dont...

le 10 mai 2015

6 j'aime

1

Nothing Was the Same
rapchroniques
8

La synthèse

Après avoir construit le "son Drake" ellaboré sur Thank Me Later (dont j'ai parlé) et l'avoir perfectionné sur Take Care (dont j'ai aussi parlé) en plus de s'être installé totalement comme un artiste...

le 2 mars 2022

1 j'aime

Nothing Was the Same
Tik
8

Started From The Bottom Now We Here

Avec le single Started From The Bottom, Drake avait frappé un grand coup. Un titre dans la lignée de Headlines. Mais on se rappelle que l'album qui avait suivi tranchait complètement avec ce premier...

Par

le 6 mars 2014

1 j'aime

Du même critique

Random Access Memories
Théo-C
9

De l'or en barrettes

Les Daft Punk ne sont pas les artistes les plus présents médiatiquement parlant sur la scène musicale. Sans doute faut-il entretenir le mystère autour des deux masques robotiques. Mais ce "Random...

le 14 mai 2013

43 j'aime

3

The Marshall Mathers LP 2
Théo-C
6

"Eminem killed by M&M !"

C'est un petit peu l'histoire "rapologique" du MC et sa singularité. Un rappeur jonglant entre différentes personnalités, du Shady totalement déjanté, au Marshall plus sentimental, en passant par le...

le 9 nov. 2013

33 j'aime

2

Quand vient la nuit
Théo-C
8

Plus je connais les hommes, plus j'aime mon chien

Michaël R. Roskam est un cinéaste à suivre de près. Découvert, pour ma part, avec l'excellent et surprenant "Bullhead", le belge confirme ses qualités de réalisateur avec ce nouveau film made in...

le 17 nov. 2014

29 j'aime