Il est évident qu'il s'agit de l'album le plus attendu de cette 1ère moitié d'année 2013. Ce poids ou plutôt cette pression de l'excellence se fait ressentir lors de l'écoute du disque. Lancé un grande pompe avec l'extrait "Get Lucky" les Daft Punk résume plutôt bien l'ensemble du contenu de leur Ram Access Memories : le thème général se penche vers un funk des années 80 teinté de synthé et vocoder. Il est donc logique de voir apparait le morceau hommage "Giorgio by Moroder" bien que trop long à mon goût il n'en reste pas moins l'un des meilleurs de l'album.
Les deux français nous ont habitué à un style de musique bien particulier : leur propre style bien défini par des conventions que les puristes surveillent religieusement. Random Access Memories vient casser les chaines fortement liées sur les précédents opus du groupe (Human after All en est l'exemple parfait).
L'album commence d'une manière… un peu lente à mon gout. Bien sur à ma 1ère écoute je restais jusqu'à la fin des 4"30 de "Give Life Back to Music" mais j'ai rapidement au fil de mes écoutes zappé le morceau. Pour une intro le titre met beaucoup de temps à démarrer. Bref, on enchaine sur "The Game of Love" est là surprise, on se retrouve avec une sorte de ballade groovy dont les Daft Punk ne nous avais absolument pas habitué. Certes les vocales restent "made in Daft Punk" à mon plus grand bonheur mais ça reste encore un peu lent. Après tous ces mois t'attendent commencer sur deux longs morceaux lents c'est frustant.
Arrive les 9 minutes de "Giorgio by Moroder" (au passage si vous ne connaissez pas la musique du bonhomme en question et que vous avez aimé RAM il est grand temps de la découvrir !) qui commence par une intro parlante plutôt sympathique car il est facile de "comprendre" les paroles même pour un allergique de l'Anglais comme moi. Une fois le nom du monsieur cité la musique commence et là on retrouve les Daft Punk à leur meilleur niveau. C'est magique de bout en bout mais c'est les 9 minutes se font sentir vers la fin ou l'inspiration des deux français vient à baisser quelque peu. "Within' " comme beaucoup de morceau de l'album commence de manière surprennent avec ce piano rappelant les ballades pop d'Elton John. Un grand écart vite rattrapé car la pureté du vocoder poussé à l'extreme.
"Instant Crush" est un morceau très particulier. On sort un peu du cadre général (funky/groovy) pour arborer une pop/électro toute gentille. Les puristes peuvent tousser mais moi j'aime bien. C'est frais. Puis vient le magique "Lose Yourself to Dance" qui remporte haut la main le trophée de meilleur morceau de l'album. C'est dansant. La voix de Pharrell Williams colle parfaitement avec le rythme proposé par les Daft Punk, on retrouve le côté "plage de Miami" qu'on avait découvert sur "Get Lucky". Enfin il est impossible de ne pas résister à claquer des mains comme sur le morceau tellement le rythme est prenant. Inutile de vous décrire que j'ai bouché comme un vibreur de portable sur mon fauteuil en écoutant ce morceau pour la 1ère fois.
Le poussif "Touch" vient nous rappeler que l'album se veut poser. Son intro est d'une longueur assommante malgré cela une fois le morceau réellement démarrer on se surprend à aimer les trompettes. Oui oui, on est sur un album signé Daft Punk. Le monde change. On enchaine avec "Get Lucky" dont tout déjà était par tout le monde. Je résumé le plus simplement possible en vous disant que j'ai préféré cette version à la version radio. Avec "Beyond" on se rapproche le plus du style Daft Punk post-RAM (vous me suivez ?). Un morceau très agréable à écouter. Surtout la nuit.
"Motherboard" est comment dire… chiant ? oui, chiant. Il se passe rien en presque 6 minutes et là on commence à douter des 3 morceaux restant se demandant si le groupe n'a pas déjà tout donner sur les 9 premiers. "Fragments of Time" nous confirme que… non. C'est groovy. Surement pas le meilleur morceau de l'album mais à coup sûr l'un de mes préférés.
"Doin' It Right" est incontestablement un concept à lui seul. Sorte de morceau OVNI au sonorité complètement différente du reste de l'album il s'intègre néanmoins parfaitement à cette fin d'album. Et c'est avec un presque de l'émotion qu'on conclut cette album sur un morceau 100% Daft Punk comme on le connait depuis plus de 10 ans, "Contact" est un bouffé d'oxygène pour les amateurs des 1ères heures du groupe. 6 minutes de pure génie. Le groupe finit comme il a commencé sa carrière bien des années plus tôt, la boucle est bouclé.
Je m'attendais à beaucoup de morceau teinté du style de "Get Lucky" (plage de Miami, funky et groovy) et finalement il y en a pas tant que ça (ah mon grand regret). L'album est majoritairement lent (un comble pour un disque signé Daft Punk) avec des rythmes très maitrisés. Seul les deux morceaux avec l'incroyable Pharrell Williams, le classique et très bon "Beyond", l'OVNI "Doin' It Right" et le rétro "Contact" m'ont fait réellement vibrer. Pour l'avoir écouter 3 fois en entier en une après-midi je ne m'avance pas trop si je dis que cet opus restera dans mon esprit à l'inverse du précédent.
Si vous avez plutôt apprécié cet opus (et notamment les deux titres avec Pharrell) je vous conseil de vous tourner vers des mecs comme George Clinton, Rick James, Earth, Wind & Fire ou encore l'incroyable groupe Funkadelic pour le côté funk de l'album.
Bien sur Moroder est incontournable aussi.
Un dernier conseil : c'est le genre d'album qu'on apprécie encore plus en l'écoutant un poil plus fort que ce qu'on a l'habitue d'écouter...
En concluant ma 1ère écoute ma note avoisinée les 6 ou 7 sur 10. Mais vu qu'il s'agit de Daft Punk je monte un cran. Et j'ai l'honnêteté de le dire.