Roger! Roger! What Has Become Of You?
C'est un doux soir de septembre.
Dans quelques minutes, il aura environ une heure de retard.
Il, c'est Roger. Roger Waters, le responsable de tout ceci. De cet OVNI musical qu'est The Wall..
Une trompette résonne dans le stade. Puis des flammes, feux d'artifices qui surgissent de la scène, déchirant la nuit, sur le riff monstrueux d'In The Flesh.
J'ai 18 ans, je vis un rêve. A quelques mètres de moi, Roger s'agite sur scène, son image projetée sur un énorme mur, qui peu à peu se construit.
Pink c'est lui, Roger Waters, en transe ce soir.
J'ai 18 ans, et en face de moi, un monstre. Le monstre n'est pas Roger.
Le monstre, c'est le mur.
A chaque écoute, la même sensation, les démons sont lâchés et surgissent de nulle part, des profondeurs de cet album glacial.
Chaque note est une brique de plus à l'édifice totalement dénué de beauté.
A quoi bon? diraient ils, ceux qui peuplent cet album. Ceux qui peuplent l'esprit de Waters.
Mégalomane au possible, ça devait être l'oeuvre de sa vie, l'oeuvre parfaite.
Ca l'est.
Loin des sommets émotionnels de Wish You Were Here. C'est ici l'apocalypse qui se déverse autour de nous.
La fin est proche tandis que surgi l'espoir. Ce solo lumineux. Le plus grand de tous.
Et quand tout semble fini, que Run Like Hell déverse sa rage, c'est Kurt Weill qui accours pour un célèbre procès.
Peu de temps après c'est la fin. Si on veut, on peut remettre le disque.
Mais pas ce soir.
Ce soir c'est la fin, la dernière fois que cet album sera joué.
On en sort des étoiles plein les yeux, le paradis aux oreilles. Même si on a espéré que David surgissent du haut du mur.
Mais au fond de moi, une petite pointe de tristesse.
Plus jamais je ne verrai ça.
The Wall, album concept pour certain, opéra rock pour d'autres...
Et ci c'était seulement de la musique?