The Wall
7.9
The Wall

Album de Pink Floyd (1979)

Si la folie était une autobiographie...

L'influence de Roger Waters atteint son point culminant sur cet album. Une sorte de mégalomanie funeste, un truc immense, de la démesure comme il semblait en vouloir. L'album, en lui-même (je ne parle pas du film, mais le topo est le même, les images en plus), est une fresque sur le sentiment d'impuissance de la victime indirecte de la guerre, un concept album. Pink, rockeur torturé, a perdu son père, qu'il n'a pas connu, pendant la seconde guerre mondiale. Rockeur mégalomane, fortement dirigiste, violent, finira bloqué dans son propre monde, cloisonné dans et par son Mur.

Un opéra rock, pas celui qui a fait le genre, mais celui qui l'a élevé au rang d'art (et ceci est éminemment subjectif, vous vous en rendez compte) à part entière. On sent une volonté du Floyd de faire bouger les choses, de choquer les mentalités (je pense au film, la scène des marteaux et sa critique du communisme, le mur fait avec des objets de consommation, la critique du nazisme (et du totalitarisme en général) au travers du personnage de Pink), de chercher à comprendre. Quoi ? Pourquoi les mentalités sont façonnées ainsi, qu'est-ce qui est fondamental à l'Homme pour qu'il se déchire sans raisons ?

En farfouillant un peu, en lisant des biographies, notamment de Waters, on s'aperçoit très vite que cet album est une autobiographie (mais peut-on parler d'autobiographie musicale ? Faute de terme adéquat, je pense que oui) de Roger lui-même. Il a perdu son père à la guerre, sensible et poète, il en souffrit à l'école. La tentation despotique arrive alors que le Floyd change d'identité (Syd Barrett remplacé par Gilmour, qui amène un tout autre concept de la musique du groupe, qui le rend "populaire"), Waters tente de garder la main sur son jouet, celui qui l'a aidé à s'extirper de sa vie de banlieusard Londonien.

Cet album est, à la fois une critique acerbe et violente d'une société de consommation qui n'en finit plus de grandir et de tout avaler sur son passage, mais aussi une critique de la guerre qui fait, en plus des victimes directes, des millions de victimes indirectes (ce qu'on a tendance à oublier, je pense), critique des régimes autoritaires et totalitaires (voire despotiques) qui amènent souvent des ségrégations sociétales et/ou raciales au sein d'un groupe auparavant uni.
lcs_hbr
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Arche de Noé en musique et Les meilleurs albums de Pink Floyd

Créée

le 21 févr. 2013

Critique lue 628 fois

1 j'aime

Lucas Hueber

Écrit par

Critique lue 628 fois

1

D'autres avis sur The Wall

The Wall
Thomas_Dekker
10

Pink Floyd, c'est moi.

The Wall, ses paroles controversées et sa musique étourdissante font fureur. Prétentieux, génial, magnifique et terrible, The Wall est sans aucun doute l'une des plus grandes idées jamais eues et...

le 17 sept. 2012

27 j'aime

7

The Wall
EricDebarnot
3

Une véritable souffrance !

"The Wall" était ce qu'on appelait un "Concept-Album", voire pire, un "Opera Rock" dans les 70's, avec narration (confuse), thèmes récurrents (en général pas des plus légers) et maints dialogues et...

le 19 janv. 2015

18 j'aime

8

The Wall
Boulay
5

Haters gonna hate

Cet album des Pink Floyd est, à mon sens, très loin de la qualité qu'ils ont pu offrir sur des albums précédents. Les tensions au sein du groupe se font clairement sentir, puisque depuis le départ de...

le 6 mai 2013

16 j'aime

6

Du même critique

#Horror
lcs_hbr
1

BEING TWELVE SUCKS

Je pense que le titre se suffit à lui-même. Oui, c'est une horreur. Point barre. Y'a pas à chercher midi à 14h, quand on voit le titre du film, c'est clair, net et précis. Et la jaquette aussi...

le 30 août 2016

17 j'aime

L'Orange mécanique
lcs_hbr
9

Ce livre ne parle pas de fruit.

Voyez, O mes frères, comment Votre Humble Narrateur, un tchelloveck comme un autre se retrouve face à la dure réalité de la jiznée des adultes. Alex de Large, 14 ans, maltchickicaïd anglais...

le 8 mars 2013

15 j'aime

10

The Lords of Salem
lcs_hbr
8

Le diable est un nain.

Je suis friand de films d'horreur. Paradoxalement, je n'aime pas avoir peur. Mais ça, c'est personnel et je devrais penser à aller consulter. Je n'ai pas vu beaucoup de films de Rob Zombie (le...

le 2 mai 2013

12 j'aime

3