Cet album c'est un peu un renouveau, n'en déplaise aux rageux. Je suis fan inconditionnel de Muse, mais je dois avouer que Simulation Theory et Drones m'avait laissé sur ma fin. Pire, le dernier album m'ayant totalement convaincu était sans aucun doute The Resistance. Et pourtant.
Et pourtant quand j'ai entendu pour la première fois Won't Stand Down, l'espoir a ressurgi. Après un début un peu timide, le riff de guitare marque le rythme et le crescendo jusqu'au refrain annonce un break formidable ... qui finalement retombe comme un soufflé, Matt Bellamy nous offrant une performance des plus sobres, pour ne pas dire simple. Déception. Et là, deuxième refrain. Léger suspens avant un enchaînement sur une fin de morceau dévastatrice. Autant dire qu'après ça, les attentes étaient au plus haut pour ma part.
J'ai été un peu plus dubitatif sur Compliance, qui ne m'a pas tout de suite convaincu. Le petit solo bien sympa n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd, mais il reste bien léger comparé à ce que m'avait offert Won't Stand Down. Mais c'est l'ambiance du morceau qui a fini par m'emporter, ce mélange un peu dark, posé, ce son si particulier. Avec le temps, Compliance a fini par me convaincre.
Pour Will Of The People, quelque chose m'a touché. La chanson ne m'a pas transcendé, mais elle m'a touché. Et puis ce son lancinant, oppressant, répétitif, qui mime si bien la foule dénuée de raison mais agissant de concert, et pourtant si entrainant. Will of the people, tout est dit. Les bases sont posées.
Ce qui nous amène à Kill or Be Killed. J'ai au moins 5h d'écoute rien que sur ce morceau. CE BANGER !!! Une véritable ode à la survie, au dernier recours. Un rouleau compresseur qui écrase toute volonté sur son passage et vous laisse abandonné à la musique, avec pour seul envie de headbanger au rythme des notes. Et ce solo, CE SOLO. Il est stratosphérique. Rien à jeter, j'aime tellement cette chanson que je pourrais emménager avec. C'est à ce moment là que j'ai compris que cet album avait quelque chose de plus que tout ce que le groupe avait pu produire depuis 13 ans.
Pour le reste de l'album, c'est un sans faute. Une très belle ballade au piano avec Ghosts, simple mais efficace. You Make Me Feel Like It's Halloween nous offre un orgue bien lourd et dramatique, qui nous tient jusqu'à un solo électrisant, avant de finir sur un outro détonnant. Verona offre une pause atmosphérique et romantique dans l'album, à l'opposé de Compliance. Quant à Euphoria, le style détonne avec les compositions habituelles de Muse, mais le constat est sans appel : ça déborde d'énergie, c'est inspirant, les objectifs sont remplis.
Mais Liberation. J'en ai encore des frissons. Cette chanson possède l'âme de ces morceaux lyriques dont Muse a le secret. Ce secret dont seul Survival avait réussi a garder l'essence après The Resistance. Liberation n'est peut-être pas la quintessence de ce que Muse fait de mieux, mais après tout ce temps, ça fait quelque chose.
Au final, le seul point noir sur cet album, c'est We Are Fucking Fucked. Je n'ai pas compris. Je n'ai surtout pas adhérer. Le couplet trop brut, le refrain banal qui laisse une impression un peu brouillon. Seul le pré-refrain et la fin du morceau rattrape le coup, mais ça ne suffit pas. Même si il assure bien la clôture de l'album, pour moi c'est un échec.