chronique écrite en 2003...
La dernière fois que l'on avait eu des nouvelles de Cat Power, Chan Marshall revisitait à sa manière quelques standards de sa discothèque. On la retrouve ici avec plaisir pour un nouvel album fait de compositions (sauf la reprise de John Lee Hooker Keep on running). Chan n' a pas changé, elle a toujours ce grain de voix si particulier apte à faire défaillir. Elle avance toujours à pas larvés faisant de shaking pape un morceau obsédant, le genre qui tisse une toile autour de vous pour mieux vous piquer au coeur. Mais loin de l'aridité d'un Moon Pix, ce sixième album témoigne de la volonté d'ouverture et d'un regain de luminosité. Est-ce l'influence d'Adam Kasper à la production (Queens of the Stone Age, Foo Fighters) ou tout simplement un moral au beau fixe ? Toujours est-il que Chan Marshall ouvre sa palette instrumentrale en se mettant seule au piano pour I don't blame you à la beauté nue ou en invitant un violon, des choeurs d'enfant ...et Eddie Vedder sur Good woman. Certains titres ont le réel potentiel de devenir des petits tubes underground : free et ses rythmiques de guitares enchevétrées, l'éléctrique et enlevé speak for me ou un he war à rapprocher de Luscious Jackson. Presque des pop songs. "You're free" est donc à ranger à la droite de "What would the community think", pierre angulaire d'une carrière toujours exemplaire. Meilleur album de 2003 ? Peut-être...