Que cet album fait du bien après le tome 24 réalisé par Franquin et publié juste avant !
Quel décalage !
Les 2 albums ont pour point commun l'Afrique :
- Un qui date du XIXème siècle (Franquin hélas) et qui draine de vieux clichés racistes,
- Un qui est moderne et s'inscrit dans l'humanisme (Fournier).
Hélas cette histoire souffre d'un final en demi teinte. Et peut être d'un ensemble trop fourni (fouilli ?) d'un univers trop proche du quotidien des Français.
Pour autant l'auteur tente de nous livrer une histoire avec moult rebondissements, quelques imbroglios et une multitude de visages variés.
On pourra une fois de plus apprécier la richesse de dessin de Fournier que je trouve décidément très sous-coté par rapport à son prédécesseur. Peut-être parce qu'il ne manie pas l'humour facile et tente d'ancrer ses albums :
- dans l'actualité : l'exploitation de l'Afrique par les occidentaux attire autant les hommes d'affaire que les touristes ou les brigands ;
- dans de "nobles" valeurs.
Ainsi la séquence page 5 est très intéressante :
- d'un point de vue graphique, les planches sont variées en couleur, taille et illustre à merveille la rapidité du moment ;
- d'autre part, Fournier n'hésite pas à dénoncer l'absence d'humanisme des européens mais aussi leur racisme. Dans cette page, le sénégalais résiste à un vol, se fait traiter de "singe" et manque de se faire tuer par un jet de bouteille.
Cet engagement de Fournier autant que sa volonté d'enrichir les scénarios et les graphismes sont rares dans les années 70.
Et finalement relativement subtiles.