Le mot de l'éditeur. Premier fan. Tu peux pas test, ok ?

Salut ami de la bande dessinée, du 9eme Art, du roman graphique et de la science graphico-séquentielle. Ou juste ami tout court.


C’est Wandrille qui te parle, éditeur de Warum, Vraoum et toutes ces sortes de choses. Tu me pardonneras donc ce ton un peu familier, on ne change pas à mon âge.


Je ne sais pas si tu le sais, mais depuis quelques six mois, on travaille sur une intégrale d’une oeuvre majeure de la bande dessinée qui sort la pour la fête des pères.


La fête des pères en retard, ok oui.


Un pur chef d’œuvre.


C’est ce que dise de tous leurs livres à peu près tous les éditeurs d’abord à leurs représentants, puis à leur attaché de presse, puis aux journalistes, puis aux libraires, puis à Facebook… sauf que bon…


Là c’est vrai.


( Et je ne dis pas ça parce que c’est un copain, je ne le connais pas, le mec est mort.)


Pour une fois, donc, je ne ferais pas l’apologie d’un auteur existant et que j’admire et avec qui je partage des douteuses relations d’amitié, on sait que ça pourrit tout, l’amitié.


Il ne s’agit donc pas d’un de ces artistes que je contribue, avec mes autres collégues petitd-zé-moyens éditeurs à rendre assez connus pour que les gros éditeurs viennent nous les piquer en prétendant les avoir découvert, tu sais : les Pochep, B-gnet, Guerrive, Reuzé, Aude Picault, Benjamin Renner, Navo, Bastien Vives, Geoffroy Monde et caetera…


Non, là je te (je vous) parle d’un auteur qui est mort en 1944 et dont la plupart des gens n’ont jamais entendu parler parce qu’il est… allemand.


Eh oui. C’est moche.


(Et non c’est pas Goethe, puisque je vous dis que vous ne le connaissez pas,alors arrêtez de faire semblant, bon dieu).


Erich Ohser a travaillé de 1923 à 1945 et a créé son œuvre majeure de 1934 à 1937, soit une époque où, en France, on importait pas trop du matériel allemand. On se demande bien pourquoi d’ailleurs…


( Ah si oui, je sais… il y a cette histoire de guerre là… )


Alors certes, les allemands ont fait des trucs horribles dans les années 30, mais pas que…


La preuve : VATER UND SOHN, série dont peut, sans prendre trop de risque, traduire le titre en « Père et fils ».


Cette série de strips présente un père et son fils vivant des aventures, faisant des farces et accumulant les baffes et bévues.


L’auteur, sa vie, son œuvre.
Et puis sa mort aussi, un peu.


Erich Ohser les a dessinés entre 1934 et 1937, sous la bottine nazie ( bottine soigneusement vernie comme il se doit sous le troisième Reich). Il va les publier sous pseudonyme, puisque, en tant qu’ancien caricaturiste social-démocrate, il avait autant de chance de travailler dans un journal en 33 qu’un sdf de se présenter candidat à une élection nationale.


En 1933, courageux, mais pas téméraire, il va donc détruire ses dessins et quitte Berlin où l’ambiance est à l’auto-da-fé de certains des livres qu’il a illustré…


Mais voilà, la Gazette de Berlin a organisé un concours, et le rédac chef est un de ses admirateurs et lui propose de participer.


Plusieurs dessinateurs ont tenté leur chance, mais aucun n’a le talent de Ohser, qui l’emporte avec des pages de BD sur un père et son fils.


Ces strips sont tellement géniaux que, sous la condition d’utiliser un pseudonyme, E. O.Plauen, et de l’interdiction de la moindre allusion politique, il obtient l’autorisation de les publier.


Il fournira alors un strip par semaine.
Il recommence à gagner sa vie.


En fait, le succès va être tellement énorme que Plauen va devenir riche et célèbre. En 1935 le premier recueil paru va être vendu à plusieurs dizaine de milliers d’exemplaires… Bien plus qu’Hergé ne vendra avant un bon moment.


Il faut dire que ses bandes sont tellement touchantes, tellement bouleversantes et tellement pleine de joie qu’on a du mal à deviner qu’elles ont été écrites en pleine période hitlérienne.


Ce papa rondouillard, sorte de Dupont bedonnant, et son fiston hirsute, petit Gaston avant le gros nez, sont tour à tour, héros et anti-héros de gags et d’aventures loufoques, dans une grande histoire d’amour et d’humour renouvelée chaque semaine.


Le succès sera national et dépassera les frontières, Vater und Sohn deviendra ainsi célèbre en Chine ( un succès probablement à mettre en lien avec le culte de l’enfant unique), mais, pour des raison historique évidente, en France, on a l’ignoré copieusement.


Nous, l’élite des auteurs de strips BD ayant le culte du médium (soit environ trois personnes) connaissons un peu les strips de Plauen, c’est un incontournable, mais personne ne l’a vraiment lu intégralement.


Il faut dire que peu de ces pages ont traversé le Rhin (un fleuve pourtant tout ce qu’il y a de plus amène).


Un strip par semaine pendant trois ans… 156 histoires, qu’il faut pourtant lutter pour trouver… même si la bd est quasi muette, ne nécessitant pas de traduction majeure, il est extrêmement rare de tomber sur une sélection un peu dense de ces strips.


Quand on a la chance de tomber sur une page ou deux, on pense à Winsor Mc Kay, un peu, pour la naïveté et le côté idéalisé… et puis, vu qu’en général, trois strips, c’est tout ce qui tombe sous la main, on passe à autre chose.


En 1999, Le Seuil va bien tenter une édition partielle, mais faute de ventes ( j’imagine ) l’œuvre ne sera jamais publiée intégralement.


Voilà au moins six ans que je rêvais d’être l’heureux élu qui publierait en France l’intégrale.


Et voilà… ich hab es geschaft ! // I did it ! // Bouyaaaaa
(vo/ve/vf)


Parce que, oui, VATER UND SOHN, c’est une œuvre majeure de la bd, et pas que de la bd allemande, laquelle n’en compte pas forcément beaucoup, même si, depuis peu, de très grands auteurs se sont révélés.


En gros… il y a MAX UND MORITZ ( qu’il faudra bien qu’on édite correctement un jour ) et puis… euh… Bon ben Max und Moritz quoi.


Du coup, j’ai acheté le matériel pour faire la première édition intégrale de cette œuvre méconnue… et, moi qui croyais bien maîtriser le sujet, je me rendais mal compte à quel point c’est génial.


VATER UND SOHN ( qu’on prononcera « Fateur ounde zone ») c’est plus que des strips de bd touchants d’amour père-fils : il y a là-dedans un humour absurde complètement fou qui annonce avec trente ans d’avance Philémon et Fred, avec des trouvailles idiotes et un humour débile digne de Calvin et Hobbes…


Plus toutes ces blagues maintenant archi-classiques qu’on a découvertes dans Boule et Bill mais que Plauen avaient déjà traitées.


D’ailleurs, à la lecture, ça fait bizarre de retrouver des gags qu’on a découverts dans les Spirous des années 60, écrits, souvent mieux, par un teuton pendant la dictature nazie.
Certain vous diront que le succès de la chose est surtout dû au contexte, à l’époque lourde nécessitant une légerté bienvenue, mais en fait, il n’en est rien. C’est juste exceptionnel.


D’ailleurs, quoi que surveillé dans son travail, même sous le coup de l’omerta, Plauen continuait à distiller du message en sous-texte.


Sylvain Farge, un universitaire bien plus talentueux que moi a publié un texte qui fait une analyse fine et pourtant assez limpide de l’entre-deux lignes, le lien dans la colonne à côté, je vous laisse découvrir, mais on l’a aussi ajouté à la fin du livre.


Plauen a arrêté sa série en 1937 quand il a commencé à se lasser du succès de ses personnages, qui l’avait pourtant rendu riche et sorti du statut de “persona non grata” du régime… Évidemment, il y avait la lassitude de lutter contre la direction du journal qui faisait du zèle en ajoutant des petites croix gammées sous ses dessins.


N’empêche, la classe le gars… En pleine gloire il décide que y en a marre, devançant Bill Waterson de plus d’une cinquantaine d’années… Le succès, la gloire…


C’est là que la destinée de l’auteur devient dramatique : son succès sera finalement sa perte.


On pourrait croire qu’il s’en est tiré, mais non, hélas.


Étant donné son statut de star, quand la propagande est venue lui demander de collaborer, il n’a pas pu, ou pas su, dire non.


Oh bien sûr, de notre point de vue, c’est assez facile de dire qu’on a toujours le choix… J’imagine que pour lui qui avait femme et enfants, à la merci de gens qui ne respectaient même pas la propriété privé (rendez-vous compte !) et encore moins la vie humaine… bon.


Comme le disait le penseur-chanteur Jean-Jacques Goldmann “et si j’étais né en 17 à Leidenstadt”, bon ben, je sais pas vous, mais moi, je suis drôlement content d’être né en 77 à Suresnes (Hauts de seine).


Bref, il a dû devenir caricaturiste pour le journal DAS REICH, dont le titre laisse assez bien entendre que c’était pas un organe de résistance majeur, et là, même s’il n’a jamais dérivé dans les délires antisémites du régime, il bossait pour le troisième Reich.


Vu ses idées, sympathies et autres amitiés de gauche, le pauvre type a du se sentir comme qui aurait enfilé ses chaussures à l’envers… Surtout qu’il tentait de se justifier en disant qu’il faisait juste caricature anti-alliés contre “les ennemis de l’Allemagne”…


Pauvre gars, tout de même.


Enfin, faut bien vivre, ma bonne dame.


Et mourir aussi.
C’est ce qui va lui arriver quand, dénoncé par un voisin pour des propos “défaitistes” échangés dans un abri anti-aérien avec un ami, il finira en prison, où il se suicidera en endossant dans sa lettre d’adieu la responsabilité de cette discussion fatale.


Geste noble mais sans effet.
Son ami sera pendu quand même.


Sale époque.
Voilà voilà… C’est gai hein ?
Bon du coup revenons au livre qui lui n’est que joie.


Le travail d’adaptation, les choix éditoriaux…
et autres dilemmes cornélius.


Quoi qu’il en soit, et pour revenir sur ma petite personne, en toute fausse modestie, eh bien, c’était un peu fou de travailler sur des bd d’un autre temps. Ça pose aussi des tas de questions :



  • Est-ce que je peux nettoyer un chef d’œuvre publié tel quel par les éditeurs allemands…?

  • Est ce que je peux effacer une tache ?

  • Est-ce que je peux redessiner un trait abîmé ?

  • Finir une forme visiblement destinée à être fermée ?
    -ajouter une pupille à un oeil que la verctorisation a simplifié à outrance ?


On touche un peu à l’histoire…


Comme j’ai la prétention de travailler déjà avec des auteurs majeurs (voir liste au début de l’article) et que je ne me fais pas faute de corriger leurs trucs, parfois à leur corps défendant, je me suis dit que je ne voyais pas pourquoi j’épargnerais un schleu mort depuis des plombe.


Surtout qu’il peut même pas se défendre, ah ah ah.


Les originaux ayant été détruit dans le bombardement de l’atelier de Plauen, toutes les éditions postérieures ont été faites à partir des scans des éditions abimées des parutions du livre…


(Ne me demandez pas comment ils n’ont pas été foutu de trouver un seul livre en état, j’étais pas là, j’étais pas né. ).


Enfin, l’édition allemande a été un peu faite en dépit du bon sens de lecture.


Au niveau mise en page, on sent que la tradition de lecture bd est mal implantée, du coup, parfois, on a vraiment besoin des numérotations de cases que Plauen mettait à une époque où on ne savait pas trop lire la bd.


Parfois les graphistes nous avaient monté les cases en escalier ou c’est à peine si on arrive à retrouver l’ordre de la lecture même avec ces petites numérotations…


Du coup, après de longues hésitations, il a été décidé de les enlever ces petits numéros. OK ça fait moins “dans son jus” mais ça gêne la lecture, ça n’ajoute rien. Une fois que les strips ont été remis en page d’une façon plus contemporaine, tout cela se lit sans problème.


Sans compter que cette numérotation avait le fâcheux effet de casser la lecture. A chaque case on voyait que… c’était daté. Et, du coup, on perdait l’intemporalité de ses strips.


N’empêche que j’ai consulté pas mal de gens avant de faire ce choix : Elric Dufau, grand fan de Plauen, Marc Lizano, qui partage cette qualité, ou mein Freund (mon ami) Titus Ackermann, un de mes anciens collègues d’atelier à Berlin et bon gardien du temple de la bd allemande.


Verdict unanime : “on s’en fout de ces numéros, bazarde. “


Du coup, on me jettera sûrement la pierre, mais j’ai décidé d’enlever les numérotations des cases.


Vous sentez comment je me justifie trop, là ?


Idem, quand le dessin était trop abîmé au scan, j’ai bouché les trous, retouchés les images, redonné des regards… Parfois, scandale, j’ai même redonné un peu d’espace aux dessins qui collaient trop aux bords des pages. Encore une fois, je fais ça pour des auteurs contemporains qui dégueulent de talents, pourquoi devrais-je me retenir ?


C’est comme une traduction… d’une traduction.


Il y a un moment, il faut se sentir libre.


L’idée est de toucher le public le plus large possible, si les puristes sont outrés et préfèrent redécouvrir les originaux dans leur jus, je les aurais au moins encouragés à aller les chercher…


C’est amusant, par exemple de voir que les actions de mouvement dans les strips de Vater und Sohn sont toujours dessinées dans le sens inverse de lecture européens, qui va de gauche à droite… Les personnages marchent, le plus souvent, vers la gauche… Ce qui, en bd contemporaine est extrêmement rare. On encourage souvent le lecteur à tourner la page, alors que le mouvement vers la gauche va fixer le lecteur sur la page. C’est peut-être d’ailleurs le but recherché, vu que ces strips paraissaient à l’unité.


Mais du coup, la tentation de tout flipper vers la droite était grande. Cependant, les dessinateurs le savent : un dessin qui a été dessiné vers la droite marche moins bien lorsqu’on l’inverse par un effet miroir. Ça peut paraitre fou, mais c’est vrai.


Alors du coup, non, ça, je l’ai gardé.
Quoi d’autre ?


Les typos.


Comment on traduit un livre muet, déjà ?


Oui, parce que même si c’est muet, Plauen a, l’air de rien, glissé des textes, qu’il a fallu traduire.


Surtout qu’il écrit mal, ce cochon. Il y a cette case ou le père et son fils achètent des bananes et où il m’aura fallu dix minutes pour lire ce qu’il y a marqué sur l’étal du marchand… Je cherchais… je ne comprenais pas.


Surtout que Banane, en Allemand, ça se dit Bananen…


Et là, je cherche je cherche… et je comprends qu’en fait… il a écrit BANANEN en cursive. C’est juste illisible.


Le mec, il aurait dû être médecin. Non mais sérieux, regardez là-dessous c’est de l’hébreux !


Enfin, c’est ce que je croyais, parce que, en parlant avec Titus, j’ai appris un truc que je savais très vaguement, suite à l’édition en franco-allemand du FrontLinien de David Möhring et Phillip Rieseberg, c’est qu’il a existé, après le Gothique, que tout le monde connait, une écriture allemande spécifique, cette fameuse cursive, la Sütterlin, qui a été utilisée jusqu’à la seconde guerre mondiale et abandonnée pour l’écriture latine qu’on connait tous.


Aujourd’hui, même les allemands sont infoutus de lire cette écriture, pour vous dire.
Certains textes, pas tous, ont été écrits dans cette cursive : les textes écrits par les vieux, par exemple, quand le père et le fils touchent un héritage sur la lettre qui leur est adressée ; d’ailleurs je l’ai laissé dans la version française. ( Vous pouvez tenter de la lire,puisque vous ne me croyez pas, vous verrez…).


On a donc quand même dû se re-cogner tous les lettrages, et, pour une œuvre muette, il faut avouer qu’en fait… il y en avait des paquets… De quoi refaire une typo complète.


Bref… Ce projet, ce n’est pas un petit projet.
J’en ai eu mal à la main à force de le corriger et de le re-dessiner parfois.
Bon ok, c’est probablement parce que je me suis cassé la gueule dans l’escalier le mois dernier….


(vous aurez remarqué que j’ai une grosse tendance à parler de mois… )


(principalement les mois de juillet et d’aout, qui sont mes préférés.)


N’empêche, juste pour la légende, c’est beau de dire que ça a été un tel boulot que j’en ai eu mal à la main.


Le problème du titre…
On va quand même pas le laisser en allemand ?!!


Le titre originel c’est VATER UND SOHN… mais bon… C’est de l’allemand, n’est ce pas ?


Déjà que les français ne lisent pas l’anglais, alors de l’allemand ? Non, j’aime bien les libraires et tout, mais j’en connais peu qui soient atteint de germanophilie (désolé les gars et hallo Buchhandler die Deutsch können, Ihr seid leider zu selten).


Alors du coup, sur la couverture, j’ai vraiment envie de marquer en gros VATER UND SOHN, avec un sous titre en français. Et puis sur la tranche, seulement, Père et Fils… Ou les deux ?


Alors, vous, je sais pas, mais pour moi VATER UND SOHN, c’est VATER UND SOHN


Donc ok, on le traduit mais on laisse le titre originel sur la couverture, merde !


Parlons-en tiens de celle là.


La couverture, coco.
Un truc sexy vendeur… Oui, le nazisme parfait.


Au départ, pour les représentants et les libraires, j’ai tombé une jolie couverture.


Un truc très doux, soft et mignon et joli, dans l’esprit des versions colorisées allemande. J’avais d’ailleurs colorisée rapido celle-ci, ce que le lecteur attentif pourrait deviner au vu du choix de chaussettes audacieux du père (VATER)… Finalement, m’inspirant du travail de Benjamin Adam, qui lui même s’inspire pas mal du travail de Chris Ware qui lui même… enfin bref, j’ai décidé de partir sur une composition plus graphique.


Donc plutôt que faire du joli mignon sucré, je suis parti sur un truc référencé à l’époque…Or le graphisme des années 30, c’est le futurisme des trucs un peu durs, carrés, qu’on retrouve dans la propagande des régimes de fer… stalinisme, fascisme et nazisme… Pas trop du mignon-cute.


Je suis donc parti sur une typo sans sérif (sans pleins et déliés), au contraire de la font initiale du projet jaune et rose, super dure, bien fascisante, type années 30, avec en contrepoint les deux figures du père et son fils, tout en douceur.


Comme le livre est en noir et blanc, j’ai laissé les deux héros en noir et blanc, quitte à les faire ressortir sur une touche de couleur très gaie qui donnerait le ton léger et tendre de l’album.


Pour le reste de l’album, on s’est orienté vers une couleur bien datée, celle des uniformes de la Wehrmacht. Ce qui donne au niveau couleur…


Un vert de gris et un rose


Oui, j’aime jouer sur les contrastes.
Avant l’envoi à l’imprimeur, le projet ressemblait à l’image ci-dessous.


Sauf qu’en plus on a ajouté un pelliculage Soft Touch (pour le côté doux et tendre) et un dos toilé pour jouer la carte oldy, et accentuer le contraste doux dur.


Le dos, initialement prévu en dos rond a finalement été un dos carré, ce qui accentue encore le côté « brique » du livre.


Vous l’aurez remarqué sur la maquette au dessus, la taille de la toile était initialement assez réduite sur le plat avant de la couv, tout au plus un centimètre de large Cependant, on a du l’étendre à 6 cm de plus pour permettre de coller au dos un autocollant pour le prix et le code barre, ce qui permet de pouvoir l’enlever et d’avoir un livre sans ce genre de pollution graphique, ni de reste de colle sur la couv… la toile c’est bien pour ça.


Et comme le rose ne ressortait pas assez sur la tranche… on a aussi changé la couleur, parce que finalement, le noir, c’est bien aussi hein…


Quant au nom de l’auteur, il a aussi été décidé de mettre les deux, son blaze sous lequel fut publié le livre eo plauen et son vrai nom de caricaturiste Erich Ohser. En français ET en allemand, mais en laissant la version française plus lisible. On a donc mis le titre en blanc, pour un contraste maximum avec le fond sombre ; le lecteur lira d’abord ce texte avant le Vater und Sohn qui est pourtant placé plus haut sur la première de couverture.


Et voilà le résultat, pas mal non ?


Je pourrais causer encore longtemps de ce livre, tellement c’est un projet important pour moi, que je rêvais de faire depuis au moins cinq ou six ans… Mais bon, il y a un moment où vous aller arrêter de lire, si déjà vous êtes arrivé jusque là, c’est beau.


Comment conclure…
J’ai toujours eu des problèmes pour conclure…
Vous ai-je dit que j’avais un (petit) faible pour les histoires de père et de fils ?


Non ?
Ah ben oui, voilà.


J’aurais dû commencer par ça…

CapitaineNemo
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le 19 sept. 2015

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CapitaineNemo

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