Tatsuki Fujimoto nous offre ici un récit des plus étranges, créant une confusion volontaire en nous faisant miroiter plusieurs visions, celle de la fiction et la réalité .
Ce sera donc au lecteur d'interpréter et d'associer comme bon lui semble chaque passage de l'histoire. Une idée rappelant quelque peu la narration de Perfect Blue, ce qui ne m'égaye guère étant donné que ce genre de procédé a tendance à me fatiguer plus qu'autre chose, sans réellement réussir à me livrer satisfaction.
Niveau mise en scène et découpage c'est très bon comme souvent avec Fujimoto.
Par exemple l'idée des cases rectangulaires comme signifiant du portable qui filme, c'est vraiment très malin. Il y a aussi du flou de mouvement sur certaines cases, ce qui est logique quand on sait qu'on perçoit les éléments du manga via une caméra, il donc normal qui l'image se floute au moindre mouvement brusque.
On voit bien que Fujimoto adore se jouer des conventions établies par le manga, ce qui est honnêtement un rafraichissement dont le média avait grandement besoin.
Par contre je l'ai trouvé assez fainéants sur certaines planches, il y a très souvent des répétitions de dessins. C'est peut-être un parti pris esthétique pour rajouter une forme de lenteur et d'intensité mais bon je trouve que c'est fait d'une manière un peu superficielle.
Bon maintenant parlons de ce qui fait le point noir de ce one shot selon moi, c'est à dire l'histoire et son propos. Que pour ma part j'ai trouvé d'une grande vacuité.
Déjà vu le caractère cryptique du récit et de la narration on a beaucoup de mal à comprendre de quoi veut parler concrètement l'auteur. Les souvenirs et leur rôle ?
Je ne sais pas trop. Et même en considérant que c'est le cas, je trouve que c'est exprimé de manière trop abstraire et désincarné pour arriver à être vraiment pertinent.
En gros Adieu Eri c'est un style bien à part et des idées sympatoche de mise en scène, mais ce n'est clairement pas une grande œuvre, ni même une œuvre qui m'a séduit.