« Amour et mort ». Quel meilleur titre pour cette histoire ? En effet la mort est partout. Dans les zombies qui s’agglutinent devant les grilles de la prison. Dans la disparition des êtres proches, parents, compagnon ou enfants, rendant les survivants fous de chagrin et de douleur, au bord du gouffre. Face à une telle situation, ils trouvent réconfort et sécurité éphémères dans les bras d’autrui. Mais cela n’efface pas pour autant la jalousie ou les disputes, et les bienfaits que l’amour apporte, peuvent devenir une souffrance supplémentaire.
Les zombies ne sont d’ailleurs pas la seule menace, elle vient de l’intérieur, du plus profond de nous mêmes. La violence des uns, la folie des autres peuvent poussent à commettre l’irréparable.
D’où des scènes choquantes. Rick qui parle froidement de pendre un criminel, qui abat une personne représentant un danger pour le groupe. Tyreese qui raconte le plaisir qu’il a éprouvé en massacrant un homme, accusant également Rick d’avoir pris goût au sang. L’ancien shérif est en effet le plus touché. Tenant à cœur son rôle de leadeur, il prend tout sur lui. Chaque mort, chaque décision difficile prise, ainsi que la pression du commandement lui pèsent de plus en plus. Les images le montrent le regard dur, le visage sombre, caché dans la pénombre de la prison, reflet de sa propre noirceur. Sa très violente altercation avec son ancien ami montrent à quel point ils sont tous affectés. Les dernières crises de nerf de Rick commencent à faire peur aux autres qui le destituent de son rôle de chef. L’ancien shérif l’accepte, mais tient à ce que tout le monde comprenne ce que les nécessités de survie obligent à accomplir. Le monde a changé et il ne sera plus jamais le même. Il n’est plus question de conserver ou non son humanité, ils sont déjà transformés, ils sont déjà devenus sauvages. La seule question maintenant est de savoir comment survivre.
Le traitement de la série était un peu différent, sans qu’il soit ni mieux ni moins bien. Se concentrant d’avantage sur l’opposition entre survie et moralité, posant la question de jusqu’où est-on prêt à aller pour rester en vie. Moins choquant, mais avec plus de morts. La série s’est éloignée de plus en plus et c’est probablement mieux ainsi.
Viscérale, choquant et dérangeant, l’un des meilleurs tomes de la BD que je ne regrette décidemment pas d’avoir commencé.