Chronique, preview et extraits : https://branchesculture.com/2017/01/28/shi-bd-nouvelle-serie-zidrou-homs-thriller/
Mais qu’est-ce qui peut bien relier un riche industriel minier (du moins antipersonnel) contemporain et bien dans ses pompes de meurtrier par milliers à une sordide histoire de bébé mort, il y a plus de 150 ans ? Aucune idée mais Zidrou armé du virtuose Josep Homs comptent bien nous le dire dans un premier cycle de quatre tomes. Mais n’allons pas trop vite, concentrons-nous sur le premier opus. « Au commencement était la colère… »
Résumé de l’éditeur : Pour cacher un scandale qui pourrait nuire à la prestigieuse Exposition universelle, le cadavre d’un nourrisson est enterré dans les jardins du lieu qui accueille cet événement. Deux femmes, une noble anglaise et une Japonaise, la mère de l’enfant, partent en croisade contre l’Empire britannique pour élucider ce crime. Entre société secrète et manipulation corruptrice, les deux jeunes femmes que rien ne lie vont s’unir pour exposer la face cachée d’une machination infernale.
Ils ne s’appellent pas Marty ou Doc Brown mais sont tout aussi habiles à forcer le voyage dans le temps. Pas de DeLorean à l’horizon mais une intrigue dont il est bien trop tôt pour connaître le fin mot. Ainsi, juste après avoir été témoins horrifiés d’un fournisseur d’arme pris (et explosé) à son propre jeu, nous filons dans la frénésie d’une course-poursuite anglaise au milieu du XIXème siècle. De toit en toit, on ne comprend pas encore comment on en est arrivé là alors que se profilaient les réjouissances de l’Expo Universelle. Exposé là, un bébé est mort et on s’en est vite débarrassé comme on l’aurait fait d’un vulgaire rat. Sans aucun doute, il y a quelque chose de sale, de noir là-dessous, que l’artiste et noble Jennifer Winterfield et Kita devront ramener à la lumière. Quelque chose qui tient en un symbole…
… Shi. La mort calligraphiée qui passe de siècle en siècle et réuni les époques. Ce premier tome, c’est du tout en un. Zidrou est toujours aussi habile pour voyager d’un genre à l’autre et les explorer dans leurs moindres recoins. Avec l’impérial Josep Homs (misez un peu le cahier graphique bonus qui garnit la première édition), il trouve un auteur intégral, capable du meilleur et du pire (dans l’histoire hein pas dans son trait toujours aussi fantastique), du beau et du laid, de l’ambiance et de l’action.
De quoi présager une série mal famée, riche et spectaculaire. Très féminine et énigmatique aussi, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Alors oui, si au commencement était la colère, désormais est l’impatience, intenable d’en savoir plus.