Cela fait bientôt 17ans que je suis rentré, que dis-je, que je me suis perdue dans l'œuvre dépeint par feu Kentarō Miura, à ce moment de ma vie j'était baigné dans des univers plus typés Nekketsu ("normal" à 12 ans) avec el famoso BIG 3 (Naruto, Bleach, One Piece) ou encore dosé à Dragon Ball/Z et j'en passe, des œuvres que je ne renierais jamais. Cependant, je ne peux nier que Berserk a su déboussoler ma vision du manga et de la manière dont je percevais un récit, parce que dans cet univers, pas de grand méchant prédéfinis, pas de but ultime à atteindre, je m'avancerais même à dire (au cour de moultes relectures) qu'il ne semble pas y avoir de "réel" scénario, qu'on s'entende, rien n'est décousu, tout fais sens dans cette œuvre, et on suit bien une tragique, mais sublime, fresque, mais rien ne nous ais donné au début. Dans Berserk on a une sensation étrange que les personnages vivent réellement et que Miura ne s'accorde qu'à dessiner le parcours choisis par ces derniers. Ce qui rend le récit incroyablement passionnant à suivre ne sachant pas où il nous emmèneras, ce qui place également tout les sentiments, pensées, objectifs, philosophies des personnages au premier plan, et que ce sont ses choses là qui vont entraîner cette descentes aux enfers qui va surement broyer ce qui reste de votre joie de vivre. Je ne raconterais absolument rien de l'histoire, parce que je pense que Berserk doit se découvrir, mais sachez que vous serez confrontés à des idéaux qui ne sont pas les vôtres, à des motivations que vous ne comprendrez peut être pas, à des immoralités indécente, mais vous serez surtout déstabilisé par la façons dont le récit vous pousse à envisager ne serait-ce qu'un petit peu, que tout ces choix horrible peuvent être compréhensible.
Venons en à une chose incontestable, le manga est d'une précision et d'une beauté quasi inégalable en dessin , Miura et ses assistants abattent ici un travail d'orfèvre, de la retranscription médiéval de l'Age d'Or, en passant par le bestiaire totalement cauchemardesque qui ferait frémir Lovecraft, au Chara design ultra soigné et les décors superbement détaillés (la preuve, en 32ans on à eu "que" 41 tomes), c'est simple, tout respire la prouesse artistique et le savoir faire et la volonté d'offrir un univers cohérent dans lequel on se sentira aussi bien que mal. Quelques mangas sont dans cette veine artistique, mais Berserk possède cette créativité folle et mystique qui le rend unique.
Malgré toutes ces bonnes choses, l'œuvre n'est pas à mettre entre toutes les mains, effectivement le manga verse dans l'ultra violence, autant psychologique et morale, que graphique, elle est certes toujours justifiées et jamais là pour satisfaire une quelconque pulsion perverse de mise à mort gratuite, mais elle est bel et bien présente et merveilleusement bien mise en scène. Si vous êtes très sensible mieux vaut éviter, ou prendre votre mal à bras le corps, et foncez dans cet enfer qui vous changeras.
L'œuvre trouveras sûrement une fin malgré le trépas de Miura, pour ma part je m'arrêterais au dernier tome sur lequel il a travaillé, le tome 41, je ne remet pas en cause la potentielle réussite des repreneurs quant au respect de l'œuvre et des dessins, mais pour moi, seul Miura arrivait à converser avec ses personnages et à leurs donnés vie, à sa manière.
Je terminerais en disant qu'une œuvre peut vous changer, peut vous transcender, ou juste vous divertir, mais Berserk est surtout et avant tout une œuvre unique, qui m'aura marqué et qui continueras de me marquer aux fils de mes relectures, qui resteras tout en haut dans mon esprit en tant qu'œuvre majeure, tout média confondus. Et pour cela,
Merci Kentarō Miura.