Le Come Prima, auréolé du prix d'Angoulême est un bel album, qui joue sur deux palettes, les couleurs chaudes de l'Italie et du sud et celles, plus épurées, rappelant le rêve et les souvenirs. Cependant, on parle de la qualité du dessin en premier car l'histoire ne suit pas forcément, puisqu'il ne s'agit que d'un road-trip efficace mais de facture classique, avec deux frères tentant de se rabibocher dans l'ombre du père, entre la France et l'Italie des années 50.
Les blessures de la guerre, trame de fond, sont évoquées mais ne sont que rarement développées donnant un goût d'inachevé. Si l'album est plutôt bon, c'est l'attribution du Fauve d'or qui pose un peu question, lorsque l'on sait qu'il est sorti la même année que le formidable Portugal de Pedrosa, infiniment plus inventif, tant dans la forme que dans son propos.