Il est des livres qui se vivent, dont on n'a pas envie de parler. Des livres dont la lecture commune va créer une complicité et une émotion. On ne peut ni les résumer, ni les raconter sous peine de les atténuer. David, les femmes et la mort est de ceux-là. L'histoire est « simple » mais ne dit rien de la beauté de l'ensemble : David, libraire, apprend qu'il a une tumeur au larynx. Le livre raconte sa lutte contre sa maladie, mais nous fait également découvrir les vies de son entourage, essentiellement féminin, bouleversé par cette irruption. Bien sûr, ce livre est triste et douloureux. Mais où Judith Vanistendael impose son talent, c'est que jamais le propos ne sombre dans le pathos. Page après page, elle nous émerveille par des trouvailles scénaristiques, graphiques, de mise en page... Chaque élément devient prétexte à une découverte : une rampe dans un escalier, une vitrine éclairée la nuit, un rouge-gorge, une écharpe... tout nous apparaît sous un jour nouveau. Dans de ce douloureux cheminement, chaque détail devient essentiel. Ni le temps, ni les événements n'ont la même importance. Cette traversée, qui pourrait n'être que douloureuse, se révèle alors un agglomérat de sensations dont on sort transformé. Un client-lecteur, dont les avis sont précieux, m'a dit que ce livre fait partie des ouvrages qui « peuvent changer une vie ».
• Bruno : 10/10