Du football américain à la japonaise
En caricaturant à peine, on peut dire qu’EYESHIELD 21 est un manga de sport comme les autres, avec un postulat vu et revu de nombreuses fois - Sena, bizut de seconde, se révèle un talent hors-normes au poste de running back de l'équipe de son lycée. Les tomes s'enchainent suivant le même principe, à savoir l'éternel cycle match-récupération-préparation-match, etc. L'ennui, c'est que l'humour de la série repose sur quelques gags répétitifs et ennuyeux à la longue, comme les magouilles de Hiruma ou les poses de Monta.
Malgré ça, les matches proposent un spectacle de (très) bonne facture. Si les premiers affrontements sont plutôt insipides du fait de la mise en place de l'équipe et de l'explication des règles, ça régale bien vers les tomes 16 et 17 pour ne jamais lâcher le rythme jusqu'à la fin de la série. Même si le schéma est classique, avec un adversaire bien balèze pour chaque héros, on se prend volontiers au jeu et on est toujours autant surpris de voir Sena déboiter les reins de ses rivaux, Monta exploser tous les records de saut en hauteur ou Kurita soulever toute la ligne adverse...
Même les situations extrêmes récurrentes dans les matches (marquer un touchdown en une seconde, parfois même lorsqu'il n'y a plus de temps règlementaire...) ne parviennent pas à éroder l'enthousiasme que l'on ressent à la lecture de chaque tome, surtout après le vingtième opus, où les Deimon Devil Bats font vraiment rêver, presque autant que leurs adversaires (Marco, la classe absolue).
Seule ombre au tableau, la tendance qu'à la série à s'éterniser, contrainte du Jump oblige sans doute. Si l'ultime match contre Teikoku est de bonne qualité malgré quelques passages extravagants, la coupe du monde qui suit est définitivement à oublier, avec des affrontements et des personnages en papier mâché.
En clair, un manga amusant, parfois saoulant, avec quelques passages épiques et d’autres bien sympathiques, sans plus.