Garth Ennis présente Hellblazer, tome 1, c’est un peu comme une balade en enfer menée par un guide aussi cynique qu’irrésistible. John Constantine, anti-héros par excellence, revient ici dans une version écrite par Garth Ennis, et autant dire que l’anglais ne lui fait aucun cadeau. L’alcool coule à flots, les cigarettes s’empilent, et les forces démoniaques rôdent dans l’ombre, mais tout ça, c’est juste une autre journée au bureau pour Constantine.


L’histoire démarre fort : John est diagnostiqué avec un cancer du poumon. Oui, quand on fume autant que lui, fallait bien que ça arrive. Mais Constantine n’est pas du genre à laisser la mort dicter les règles. Ce tome nous plonge dans une spirale d’événements où se mêlent pactes démoniaques, vengeances surnaturelles, et dialogues trempés dans l’acide. Ennis explore le désespoir et la noirceur de son personnage avec une écriture à la fois brutale et terriblement humaine.


Les dessins, signés par un casting de légendes (David Lloyd, William Simpson, et Steve Dillon), sont impeccables pour capturer l’ambiance crasseuse et oppressante de l’univers de Constantine. Les scènes surnaturelles sont chargées de détails glauques, tandis que les moments plus intimes, comme les errances de John dans les pubs londoniens, résonnent avec une authenticité brute. Ce n’est pas une BD où tu viens chercher des explosions colorées, mais une atmosphère poisseuse qui colle à la peau.


Constantine, lui, est fidèle à lui-même : sarcastique, brillant, mais profondément marqué par ses erreurs passées. Ce qui le rend fascinant, c’est son humanité. Malgré ses pouvoirs, il est vulnérable, rongé par la culpabilité et constamment à un verre (ou un sort) de l’autodestruction. Sous la plume d’Ennis, il devient plus complexe encore, oscillant entre désespoir et défi face à une vie qu’il sait perdue d’avance.


Mais attention, ce n’est pas une lecture légère. L’humour noir d’Ennis est omniprésent, mais il accompagne une exploration de thèmes lourds comme la mortalité, la rédemption, et la damnation. Et pourtant, c’est précisément ce mélange d’introspection et de chaos surnaturel qui rend ce tome si captivant.


En résumé : Garth Ennis présente Hellblazer, tome 1 est un incontournable pour les fans de Constantine et de récits sombres où le surnaturel se mêle au tragique. Entre dialogues ciselés, intrigues tortueuses, et un héros à la fois détestable et touchant, cette œuvre offre un cocktail explosif qui ne laisse personne indemne. Prépare-toi à plonger dans l’enfer selon Garth Ennis, avec Constantine comme guide — cigarette en main, évidemment.

CinephageAiguise
8

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleures BD de 2015

Créée

le 28 nov. 2024

Critique lue 2 fois

Critique lue 2 fois

D'autres avis sur Garth Ennis présente Hellblazer, tome 1

Garth Ennis présente Hellblazer, tome 1
Barbulus
9

Plus malin que le malin

Je connais Garth Ennis que de nom, je n’ai jamais rien lu de lui. En ce qui concerne les dessins, le style de Steve Dillon m’est familier mais pour le reste c’est une totale découverte. Pour finir je...

le 4 avr. 2015

3 j'aime

Garth Ennis présente Hellblazer, tome 1
nolhane
8

Critique de Garth Ennis présente Hellblazer, tome 1 par nolhane

Je ne savais vraiment pas à quoi m'attendre en ouvrant ce tome de Hellblazer, connaissant l'œuvre de nom uniquement.Il est aisé de plonger dans cet univers tant le personnage principal est captivant,...

le 2 nov. 2024

2 j'aime

Du même critique

Astérix le Gaulois - Astérix, tome 1
CinephageAiguise
7

Quand tout a commencé avec une potion magique, des baffes et un centurion

Avec Astérix le Gaulois (1961), René Goscinny et Albert Uderzo posent les bases d’une saga légendaire, où les baffes volent aussi vite que les sangliers passent à la broche. Ce premier opus, bien que...

il y a 6 jours

2 j'aime

Le Jeu de la mort
CinephageAiguise
8

Quand la survie devient un art du spectacle

Le Jeu de la Mort, c’est comme si Battle Royale avait pris un cours de showbiz et décidé que la survie, c’est bien, mais avec du drama, c’est mieux. Cette série de TVING plonge ses participants – et...

le 20 nov. 2024

2 j'aime