Ghost in the Shell par Enlak
Dans un futur relativement proche où les réseaux ont pris une place considérable, des cyborgs, mi-humain mi-machine, au cerveau en grande partie électronique, sont monnaie courante. Vivant à la fois dans un monde virtuel et dans le monde réel, ces personnes peuvent communiquer directement en se branchant entre eux, mais en contrepartie sont vulnérables à des tentatives de piratage. La section 9 est une branche de la sécurité intérieure dont le but est d’intervenir en cas de problèmes concernant des robots ou des cyborgs. Face à l’influence des puissantes corporations, aux problèmes diplomatiques face aux nations étrangères et à l’implication de personnalités hauts placés, elle agit officieusement. Motoko Kusanagi est le leadeur de cette section. Femme cyborg, elle est plutôt impulsive (et ce n’est pas Batou qui va dire le contraire !). Activités illégales, corruption, complots vont être le lot de cette équipe.
Grâce entre autre aux films, Ghost in the shell est une franchise incontournable dans la culture japonaise sur les robots. Je m’étais donc décidé de découvrir les mangas. Seulement voilà, à la première approche ce fut plutôt une déception. Il est assez difficile de pénétrer dans cet univers. L’auteur place pourtant de nombreuses annotations, mais loin d’aider, ces ajouts sont le plus souvent inutiles, cassant le rythme, et pas toujours très claires. Surtout lorsque l’auteur Mamoru Oshii part dans des considérations philosophiques et métaphysiques sur l’âme et la structure de l’univers… ce qui contrebalance sa volonté de donner une couverture scientifique à l’univers qu’il tente de créer. Puis des ajouts comme « c’est incohérent mais je le mets quand même » ne sont pas du meilleur effet.
Les tomes sont composés de plusieurs histoires courtes, sans réel fil directeur, ce qui n’aide pas à réellement adhérer. L’univers ainsi construit, malgré les apports scientifiques de l’auteur, reste ainsi limité. D’autant que les personnages ne sont pas vraiment développés. Enfin, les réflexions philosophiques sur la conscience artificielle ou la définition de la vie sont bien trop rares.
Malgré tout, après quelques histoires, on finit par se laisser prendre. Les histoires, même indépendantes, se laissent suivre avec intérêt. Et ce grâce à un élément absent des films : l’humour. Dans le manga, Batou est une brute pas très maligne, que sa chef prend un malin plaisir à frapper. Motoko elle-même, par son mépris de l’autorité, prête à sourire (comme lorsqu’elle se connecte à « face-de-guenon pour lui foutre son propre poing dans la figure !).
En conclusion, un manga qui se laisse lire, même si ce n’est pas ce à quoi je m’attendais. (Mais c’est toujours bien mieux que sa supposée suite, human machine interface…)