Nous sommes fin octobre ou début novembre 2011, je ne me souviens plus très bien. J’arpente la FNAC de Châtelet et je tombe sur des exemplaires de Hideout. Intrigué, je feuillette puis je repose le tome. Je l’achèterai quelques jours plus tard. Plus de dix ans après, mes impressions à la lecture de ce one-shot d’épouvante n’ont pas varié.
Un couple part en voyage sur une île pour recoller les morceaux d’une union brisée par la mort de leur enfant. On a fait plus joyeux comme entrée en matière. Mais dans Hideout il n’y a pas de joie ou alors une joie macabre, une joie folle où l’on cherche à supprimer son passé pour mieux repartir à zéro. Catalyseur de ces pulsions : une grotte, à la fois refuge et prison d’ambitions simples mais mortifères.
Ce one-shot est le meilleur d’épouvante que j’ai pu lire. Masasumi Kakizaki découpe sciemment l’action pour que la tension s’imprègne au fil des pages. Le rendu des personnages les rend clairement identifiables, même si l’auteur ne fait nullement dans le manichéisme. Aucun des personnages n’est totalement innocent à part une ou deux… Et quand on pense avoir atteint le fond ou qu’une lueur apparaît, une nouvelle chute nous attend.
On pourra lui reprocher une psychologie des personnages un peu trop simplifiée, quelques grosses ficelles scénaristiques, mais en un peu plus de 200 pages se développe un récit qui atteint ses objectifs, avec une phrase qui finit par vous glacer d’effroi : « La famille, c’est ce qu’il y a de plus important ! »