Avec Hideout, Masasumi Kakizaki nous embarque dans une descente vertigineuse où le thriller psychologique flirte avec l’horreur pure. Sur le papier, tout est là : des tropiques paradisiaques, une tension palpable et une bonne dose de noirceur humaine. Dans les faits, l’aventure est captivante mais trébuche parfois sur ses propres ambitions.
L’histoire suit Seichi, un écrivain raté, en vacances avec sa femme. Leur séjour, qui commence sous les palmiers et les cocktails, bascule rapidement en un cauchemar sanglant. Le couple se déchire, littéralement, et Seichi se retrouve à lutter pour sa survie dans une grotte sinistre contre un mystérieux habitant. C’est un peu comme L’Amour est dans le pré, mais version machette et vendetta.
Graphiquement, Kakizaki est au sommet de son art. Les décors oppressants de jungle et d’obscurité sont sublimes, presque palpables, et les visages des personnages transpirent l’émotion brute. Chaque case semble crier : "Attention, ça va mal finir !" Mais voilà, parfois, c’est tellement bien fait qu’on aurait presque envie que l’histoire fasse une pause, juste pour savourer l’esthétique.
Le problème principal vient du scénario. Si l’ambiance est réussie et l’idée de base intrigante, l’intrigue est un peu trop linéaire. On sent que Kakizaki veut nous surprendre avec des twists et des flashbacks révélateurs, mais certains rebondissements sont téléphonés. La tension monte vite, mais redescend parfois aussi brusquement, laissant un goût de "tout ça pour ça ?"
En termes de personnages, Seichi est à la fois fascinant et frustrant. Ses motivations, bien qu’expliquées, manquent parfois de nuances, et on peine à vraiment s’attacher à lui. Sa femme, quant à elle, est plus un prétexte narratif qu’un personnage à part entière, ce qui est dommage vu le potentiel dramatique de leur relation.
En résumé, Hideout est un thriller qui fait le job sans totalement marquer les esprits. Une lecture qui vous tiendra en haleine, mais qui aurait gagné à sortir davantage des sentiers battus. Idéal pour une soirée frissons… si vous n’avez pas peur des chauves-souris.