L’Incal, l’integrale
Presque intégralement décevant
La série L’Incal (6 tomes) a été réalisée par Alexandro Jodorowsky et Mœbius. Elle est publiée pour la première fois en décembre 1980. Cette bande-dessinée est décrite comme un classique de la science-fiction ou plus précisément de space-opéra. Du premier jusqu’au sixième tome cette bande-dessinée relate la course vers l’incal, petit objet aux pouvoirs extraordinaires, convoité par de nombreuses personnes. Parmi celles-ci, John Difool, détective de classe minable qui, épaulé par quelques alliés, entreprend une aventure épique. Il se met à parcourir les multiples obstacles surnaturels et périlleux qui le séparent de l’incal. Le tout à travers un décor de futur éloigné riche en créatures extraterrestres et adversaires pugnaces.
Voici la recette de mon avis à la fin de ma lecture:
Versez généreusement dans une terrine du concentré de space-opéra. Ajouter en un scénario, mais attention ! Pensez bien à l’avoir fait reposer une heure au moins afin d’en donner un résultat peu attrayant. Additionnez à cela des coloris écoeurants. Saupoudrez la préparation d’une exagération de monstres et de robots du futur. Et la touche finale: incorporez le talent de dessinateur de Moebius. Passez le tout au mixeur. Une fois que c’est fait, prenez des pages. Disons… trois bonnes centaines et tartinez-les de votre mixture sur le recto et le verso. Laissez sécher. Si votre résultat est ennuyeux et inintéressant, c’est que vous avez très bien réussi votre L’incal, l’intégrale fait maison.
Si cette histoire ne m’a pas plu, comme dit, c’est principalement à cause de cette exagération de space-opéra. C’est vraiment lassant. À chaque fois qu’on tourne une page, on retrouve de nouvelles bestioles anthropomorphes, de nouveaux événements surnaturels, des rats gigantesques, etc…bref cela part dans tout les sens. En outre, cela amène une certaine répétition agaçante et par conséquent: lire L’incal devient à son tour agaçant et pénible. À cela s’ajoute le coloris des planches virant trop souvent sur une seule couleur. Suivant les pages, les personnages, pour ne citer que cet exemple, se retrouvent avec un visage bleu, rouge voire violet et cela m’a gêné au cours de ma lecture. Dommage car, au contraire du choix des couleurs, j’ai trouvé que Moebius avait très bien réalisé les dessins. En effet, ceux-ci, par leur netteté et leur réalisme, sont à eux seuls une raison de lire cette série.
En guise de conclusion, L’incal, l’integrale m’a trop souvent géné par cet excès de fantaisie et sa lecture a été pour ma part longue et désagréable.