Cette BD est une vraie merveille, c’est instructif, c’est bien écrit, c’est révoltant, et le mieux dans tout ça, c’est que c’est incroyablement drôle. Un humour décapant et acerbe, tout pile comme je l’aime. Les dessins sont géniaux, minimalistes, naïfs. Ils vont toujours droit au but, sans fioritures.
L’objet de cette BD est… Le sexe féminin, ou plutôt la vulve, LA VULVE, mot trop peu connu, trop peu utilisé, mot interdit et tabou, même dans les manuels scolaires, c’est dire ! Il était sacrément temps de faire une mise au point !
Liv Strömquist se sert de ce sujet pour faire une petite histoire de la misogynie mondiale. De Sartre à Freud en passant par Saint Augustin, elle nous parle de ces hommes un peu trop obsédés par le sexe féminin, qui ont contribués à perpétuer tous les clichés du sexisme ordinaire, se servant tour à tour de la science, de la philosophie ou de la religion pour assoir leurs théories fumeuses et la domination masculine. Elle nous parle de la façon dont nos sociétés phallocrates ont relégué les femmes et leur vulve au second rang, au rang de non existant, d’inachevé, de lacunaire. Sans pénis point de salut.
Notre obsession pour la binarité, le genre, le tabouuuuuu des règles, Eve la sale pècheresse, tout y est abordé de manière remarquablement intelligente. Qu’on soit déjà informé.e sur le sujet ou pas, ce livre est à lire et à relire, à prêter, à donner, à offrir.
Incroyablement bien documenté et sourcé, Liv Strömquist nous offre un génialissime pamphlet féministe et politique à mettre entre toutes les mains. Déjà, c’est extrêmement plaisant à lire et à la portée de toutes et tous. Mais surtout, il est essentiel. Absolument essentiel. Il faudrait le mettre dans tous les CDI, toutes les bibliothèques, l’étudier à l’école, le déposer dans toutes les boites aux lettres.
Sans conteste la meilleure bande dessinée que j’ai jamais lue. Et probablement les meilleurs 20 euros dépensés de ma vie.