Il y aura fallu trois tomes pour que la série Justice League, sensée être le fer de lance de DC Comics version New52, ne montre un petit peu d’intérêt. Et encore cela s’est produit conjointement avec l’aide de la série Aquaman pour un crossover parfaitement maîtrisé. Pas de continuité avec ce tome #4, puisqu’il nous y est proposé les cinq premiers épisodes de la série Justice League of America par Geoff Johns et David Finch.

Green Lantern, Green Arrow, Catwoman, Katana, Stargirl… ne sont pas les plus grands héros que la Terre (et l’Univers) aient porté, ils sont surtout les plus dangereux ! Quelles sont leurs missions ? Qui tient les ficelles de cette équipe de justiciers si particulière ? Finalement, ne sont-ils pas plus proches des Super-vilains que des Super-héros ?
(Contenu : Justice League Of America vol.1 : world’s most dangerous (# 1 à 5))

Et avant de rentrer dans le vif du sujet (sit ant est qu’il y en est un…), il me parait important de parler des dessins. Je ne suis pas spécialement fan de David Finch mais là, on touche le fond ! Ce tome a été une véritable plaie à suivre graphiquement. Je ne parle pas des coloristes qui changent à chaque épisode et qui n’offrent pas spécialement une continuité dans les dessins. Mais vraiment du style du monsieur. Non seulement je ne trouve pas cela beau mais en plus David Finch nous propose un travail d’un très mauvais niveau. Quand on regarde ses visages cela est vraiment flagrant, vraiment pas beaux, sans la moindre émotion, les yeux qui partent en sucette ! Ses cases sont très souvent vides ou pauvres en décor. Et l’anatomie de ses personnages laisse à désirer. Je pense notamment à une case où Hawkman donne un coup de poing en plein vol, la position de sa tête laisse à penser qu’il va se rompre la colonne…
Rajoutons à cela son goût peu inspiré pour des muscles à outrance… Dans les premières scènes, Steve Trevor semble avoir plus de muscles dans les bras que Bautista dans tous son corps, avec des veines apparentes partout. Et ne parlons pas de Catwoman, avec sa combinaison qui doit avoir sa fermeture cassé pour se retrouver avec un décolleté allant du cou jusqu’à son entre-jambe, on se demande pourquoi cacher sa poitrine à ce niveau-là… Un dernier mot sur Amanda Waller qui change de coupe de cheveux à quasiment chaque chapitre…
Clairement le genre de série avec les dessins qui montrent tout ce que je déteste dans les artistes mainstream toujours dans la surenchère ! Des mecs musclés jusqu’au bout des paupières et des personnages ou le côté sensuel est remplacé par des poses virant sur le porno !

Au niveau du scénario, ce n’est pas beaucoup plus joyeux… Geoff Johns nous présente une nouvelle équipe décidée par Amanda Waller et dirigée par Steve Trevor. Waller cherche à avoir une Justice League qu’elle puisse contrôle et qu’elle puisse opposer à l’équipe de Superman, Batman et compagnie en cas de souci. Elle ne va donc pas monter une équipe mais faire un assemblage de forces capables d’être opposées à chaque membre de la Justice League. On se retrouve donc avec le Limier Martien, Catwoman, Stargirl, Hawkman, Vibe, Katana, Green Lantern (version Simon Baz, faut bien qu’on le voit quelque part…) et Green Arrow (qui s’impose de lui-même). Dès le départ, on sent et on sait (car on l’a connaît) qu’Amanda Waller va manipuler, œuvrer dans l’ombre, mentir. Et sa première cible est se pauvre Steve Trevor, fraîchement retiré de la Justice League, qu’elle mène par le bout du nez avec une photo montrant Superman et Wonder Woman en train de s’embrasser. Et d’ailleurs chaque membre de cette nouvelle équipe, sera intronisé grâce au chantage.

Si le premier chapitre est clairement une introduction des différents protagonistes de cette série, on comprend, au fil des épisodes, que ces cinq premiers épisodes, cette série tout simplement n’est qu’une énorme introduction à quelque chose de plus gros, de plus grand, de plus important. Et au final on se dit quel intérêt ? Il n’y a pas d’histoires, que de l’action. Geoff Johns envoie sa nouvelle équipe sur le champ de bataille, sans préparation, sans entraînement, juste pour nous les présenter, pour les mettre en situation, pour nous en mettre plein la vue et disséminer ses indices sur ce qu’il va arriver prochainement dans la véritable série Justice League.

Et si on n’a franchement rien à se mettre sous la dent au niveau de l’histoire, qui reste très limité, ce n’est pas la peine de se tourner vers les personnages et leurs caractérisations ! Si on excepte Catwoman qui est plutôt intéressante de par son attachement à Batman et sa façon de penser, le reste ne vole pas haut. Un Katana sans le moindre intérêt, un Vibe inconnu, un Stargirl qui sert de pot de fleurs, Green Lantern absent (comme dans sa série…) un Hawkman se limitant à une sorte d’Hodor de l’espace et un Limier Martien avec des nouvelles origines tellement fades à côté de ce que l’on avait avant, il y a de quoi tirer la gueule…

Cette nouvelle équipe, ou ce rassemblement de supers-personnages dirons-nous, doivent s’occuper d’une nouvelle menace : la Société Secrète des Supers-Vilains ! Steve Trevor et ses hommes veulent agir dans l’ombre afin de ne pas éveiller les soupçons de la Justice League. Et si on ne sait rien de ce mystérieux groupe, hormis qu’il semble extrêmement dangereux et organisé. La preuve, quelques membres de cette Justice League of America font en faire les frais… Enfin, jusqu’à ce que Geoff Johns nous sorte un coup de Trafalgar absolument absurde… Dans ce cas là, inutile de nous proposer un cliff de la sorte pour nous le retourner aussi sec après.

Bref, quelle déception que ce tome, entre une nouvelle série prétexte à annoncer un gros événement, des personnages caricaturaux ne dégageant rien du tout et des dessins de David Finch vraiment foirés (heureusement Brett Booth signe les deux derniers épisodes), on se retrouve avec une série extrêmement ennuyante avec un Geoff Johns vraiment peu inspiré…
Romain_Bouvet
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le 5 oct. 2014

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Romain Bouvet

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