Ce fichu village de gaulois refuse encore et toujours de se laisser envahir, réussissant à vaincre sans cesse l'ennemi romain grâce à la fameuse potion magique. Mais les romains ont un plan. Capturer Panoramix pour qu'il ne puisse plus préparer la potion d'invincibilité, ensuite prendre un chef gaulois, aussi fort que stupide, qui se complaît un peu trop avec l'Occupation romaine, et lui faire faire un duel des chefs avec Abraracourcix. Si ce dernier perd le combat, il doit laisser le village et ses habitants à son adversaire. La capture du druide foire, mais à cause d'Obélix et d'un lancer de menhir Panoramix devient amnésique...
Bien sûr, il y a un petit fond dans cet album. L'Occupation était encore frais dans les esprits, la Collaboration aussi. Mais ce n'est pas ce que l'on retient le plus ici (même si on ne peut pas oublier que Goscinny a perdu une partie de sa famille dans les camps, et qu'il doit certainement son salut au fait qu'il vivait en Amérique du Sud au moment du conflit !). Disons qu'au niveau du fond, ce qu'il y a d'intéressant c'est que pour la première fois les gaulois sont dans une position où ils sont vulnérables ; ce qui donne une petite sensation de danger, absente dans les albums antérieurs.
On ne retient pas non plus le plus ici le fait qu'Abraracourcix a enfin un rôle important. Sa personnalité et son potentiel comique sont ici bizarrement très peu exploités, loin de l'être comme il le sera par la suite pour devenir un des personnages les plus hilarants et réussis de la série. C'est là la petite pointe de déception de cet album.
Côté gaulois, si on excepte les gaffes à répétition d'Obélix, vraiment en forme dans ce domaine dans cet album, et une excellente référence napoléonienne (allez un des meilleurs gags à être sorti de l'esprit génial de Goscinny !), ce n'est pas là qu'est le meilleur vivier de gags.
Ici, ce sont surtout les romains qui font le show, et qui le font d'une manière hilarante. On soulignera notamment leur façon de se camoufler pour le moins très foireuse, les soldats qui ne croulent pas sous la motivation pour ce qui est d'accomplir des missions, on se demande bien pourquoi, ou encore un hibou très attachiant.
Ce septième album n'est pas parmi les grands crus (qui ne tarderont pas à venir !) mais il y a des gags qui en sont totalement dignes.