Ce tome 7, c'est le modèle des albums classiques de Spirou, sous la plume de Franquin. Tout y est ! Champignac et son maire, le Marsupilami et la Palombie, l'affreux cousin Zantafio, Seccotine, et les inventions champignonnesques du Comte. Quant à l'idée de faire littéralement fondre une armée, c'est une image joyeusement surréaliste, complètement dans l'esprit de la série Spirou.
Le scénario est fluide et clair, et forme une véritable aventure d'un seul tenant, même si les raccords sont encore un peu visibles entre les différents mouvements de l'intrigue (Champignac, le voyage, l'armée, la jungle). Franquin mène cette quête tambour battant, et sans oublier l'humour : une page, un gag, c'est son rythme.
Le style s'est établi, la patte graphique fait des merveilles pour les scènes d'action ou de poursuite, avec des vignettes larges et dynamiques. Les personnages ont eux aussi trouvé leur expression définitive, bien qu'il reste une petite raideur, mais on n'est qu'en 1956 ... C'est sur le dessin du Marsupilami que Franquin a le plus travaillé, le petit animal est à présent abouti, et son potentiel comique explose.
On est dans quelque chose comme l'âge d'or de Spirou.