Si, comme pour le tome #6, le tome #7 donne une impression d’interlude entre deux sagas. Il s’avère en fait être un véritable tome marquant de la série. Nous apprenons enfin l’identité de l’Adversaire ! On quitte Fableville le temps d’un tome, histoire de voir ce que devient le fuyard, puis depuis que les Fables ont fuit.

Après avoir repoussé une première attaque de l’Adversaire, les habitants de Fableville doivent maintenant se préparer à une guerre généralisée. Si l’un d’entre eux profitera de cette période de crise pour fuir et se reconvertir en grand manitou d’Hollywood, d’autres seront contraints de s’engager dans un long périple en plein cœur des territoires ennemis. Un voyage au cours duquel l’identité de l’oppresseur sera enfin révélée. (contient les épisodes #34-38, 40-41)

Passons vite sur les deux premiers épisodes du volume. Saga en deux parties, centrée sur celui qui a fuit Fableville : Jack ! Bien entendu, il a fait en sorte de partir avec une véritable fortune. Et, on tombe un peu dans le cliché, il va vouloir faire carrière dans le cinéma en produisant une trilogie sur lui-même à la Seigneur des Anneaux. Mais comme toujours, Jack est tellement naïf…
Ca n’apporte pas grand-chose à l’histoire, voir rien du tout, si ce n’est que l’on sait que l’on n’est pas près de voir Jack à Fableville, son histoire se déroulant sur cinq ans.
Graphiquement, les dessins de David Hahn font vraiment simplistes, et beaucoup de cases sont vraiment pauvres.

Puis viens, pour tout le reste du tome, la saga « Les Royaumes » ! On y suit les aventures d’un autre Fable ayant quitté Fableville : Blue Boy. On y découvre un Blue tellement différent de celui que l’on avait jusqu’à maintenant. Courageux, intrépide, puissant et sans compassion pour ses ennemis. Le petit est revanchard et ne tient qu’à accomplir qu’une chose, découvrir qui est l’Adversaire et le tuer au moyen de sa cape magique et de l’épée de Jabberwocky. Il est sûr qu’avec une épée si puissante et une cape si protectrice, il est fort difficile d’être peureux.

Blue Boy traverse donc les pays des contes de fée à coups d’épée. Ni les gobelins, ni les chevaliers, ni un dragon ne l’arrêteront, courant fièrement et hardiment vers sa cible principale. Cette traversée des différents mondes nous permet deux choses. Tout d’abord, on y découvre beaucoup de nouveaux personnages, comme la sensuelle Reine des Neiges, oui il reste des Fables dans les mondes de contes de fée. Ensuite, on découvre aussi et surtout que l’Adversaire ne fait absolument pas régner la terreur et la mort comme les Fables le laissant sous-entendre jusqu’à maintenant. Bien au contraire, hormis un impôt lourd pour tous, les gens sont libres et ont même le droit à des audiences avec l’Adversaire pour régler des conflits. Un règne par la peur peut-être, mais un règne qui semble néanmoins juste.

Et viens ensuite la confrontation entre Blue Boy et l’Adversaire. Et le moins que l’on puisse dire c’est que Bill Willingham nous surprend d’une façon magistrale. Je n’ai absolument pas vue le coup venir. Et je ne m’attendais absolument pas à voir ce personnage sous l’alias de l’Adversaire. Et si cela est incroyable comme révélation, les explications qui suivent de Willingham sont absolument bien pensées. Le tout est crédible et on ne peut qu’applaudir et admirer l’imagination fertile de l’auteur.
Comme, dans les vrais contes de fée, Blue Boy agit avant tout par amour, mais malheureusement pour lui, il va encore tomber de haut avec son petit Chaperon Rouge. Le pauvre, il est tellement malmené à ce niveau. Mais il n’y a pas que ça, Blue Boy travail pour quelqu’un… Quelqu’un qui s’avère de moins en moins superficiel au final…

Niveau des dessins de Mark Buckingham, rien à redire, c’est simplement juste comme à chaque fois. Il ne pouvait y avoir dessinateur plus approprié pour mettre en image l’imagination débordante de Willingham. C’est féérique et détaillé.
Et que dire des couvertures de James Jean, de véritables œuvres d’art, et ce depuis le début de cette série.

Bref, j’ai encore été littéralement emporté par ce vent de fraîcheur, par cette réinterprétation des personnages qui peuplaient mon enfance.
Willingham réussit le tour de force de nous surprendre, de nous offrir un Adversaire que l’on n’attendait pas, mais qui le rend encore davantage intéressant. Maintenant que l’on sait tout, et que l’on connaît les ambitions de tous, vivement la suite.
Romain_Bouvet
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le 11 janv. 2014

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Romain Bouvet

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