Ce comics présente une version originale et inattendue du héros aux mille toiles. Le machiavélique Docteur Octopus a en effet pris possession du corps de notre héros grâce à une de ses inventions. Spiderman est, lui, mort dans le corps d’Otto Octavius sans pouvoir révéler la supercherie. Le vilain a donc décidé de reprendre et de s’approprier la vie de Peter Parker.


Nous retrouvons donc un Spiderman bien différent de l’original. Dans ce premier tome, le héros va lutter contre plusieurs ennemis récurrents du tisseur : Les sinister six, Massacre, le vautour. Mais ses méthodes sont nouvelles. Il collabore avec la presse, qu’il convie sur les scènes de crimes, mais aussi avec la police. Il finit même par se réconcilier et travailler avec Jonah Jameson. Le faux Spiderman, dû à son passé de super vilain, est aussi bien plus dur et radical avec la racaille de la ville. Il n’hésite pas à franchir la limite et à tuer. Tout cela pose des questions intéressantes sur les limites à franchir ou non pour rendre justice. Par exemple, le personnage de Massacre a été enfermé dans l’institut Ravencroft par Spiderman, qui avait promis qu’il ne ferait plus jamais de dégâts. Or, dans ce tome, le criminel sans empathie s’échappe et tue encore en grand nombre. Le Spider-Octopus l’achève devant les civils. On se dit alors que tous ces morts auraient pu être évité si le Tisseur avait été plus radical dès le début. Peter veut voir le bien en chacun, mais est-ce une raison suffisante pour mettre en danger la population ?


Ce comics donne un vrai vent de fraicheur dans l’univers de Spider-Man. Il est un moyen jouissif pour les fans de voir s’accomplir des choses impossibles dans le monde classique. Il met ainsi fin à plusieurs frustrations : Les problèmes de santé de May deviennent anodins, Spiderman est respecté de la police, la presse est de son côté, c’est lui qui mène la danse avec MJ… De plus, à l’inverse de Peter, tout réussi à Otto Octavius. Il est charmeur, intelligent et drôle. Même si on se demande au début comment la conscience de Peter va récupérer son corps, on oubli petit à petit ce problème pour se mettre sans s’en rendre compte du côté du Spiderman supérieur. Nous sommes finalement heureux qu’Otto fouille les souvenirs de Parker pour parvenir au meilleur. L’histoire est réécrite…à un niveau supérieur ????


Un ex-vilain qui chausse le costume d’un super héros : le cocktail est explosif et riche en situations cocasses. En effet, Otto va se retrouver à devoir réduire en poussière certains de ces anciens associés. C’est le cas du Vautour qui attaque le bar dans lequel MJ travaille. Un flash-back nous permet de voir ce qui liait les méchants et comment ils ont collaboré pour détruire le Tisseur. La situation donne un avantage non négligeable au docteur Octopus car il connait les faiblesses de son adversaire. Là où les choses deviennent plus intéressantes c’est lorsque le personnage s’aperçoit que le vautour utilise des enfants pour faire le sale travail. On a alors un autre flash-back sur l’enfance d’Otto. Ce retour en arrière permet d’une part au lecteur de s’attacher au personnage en le rendant plus humain et d’autre part il amène le problème des mauvais traitements des enfants et de leur implication dans les problèmes des adultes. Otto ne peut pas supporter les nouvelles méthodes du Vautour et n’hésite plus pour neutraliser celui qui a été son associé. Il ne reconnait plus son collaborateur.


La situation produite par le scénario amène aussi le problème de la propriété intellectuelle. Certes Otto s’est complètement approprié le corps et la vie de Spiderman mais il reste quand même le Dr. Octopus. Il ne peut pas s’empêcher de jalouser le succès que Peter va obtenir grâce à toutes ses nouvelles inventions. Tout restera au nom du Tisseur, le sien est oublié, mis de côté. De même, il ne supporte pas les faiblesses de sa nouvelle enveloppe. Peter n’a jamais pris le temps de passer son doctorat. Otto va donc remédier à ce qui est pour lui une hérésie.


Pour terminer, un petit mot du dessin qui sert très bien le dynamisme et rythme de l’histoire. Les traits sont ciselés, nets ce qui rend bien l’idée de savant fou lorsque Octopus délire et crée dans son labo.


En résumé, une très bonne surprise, rafraichissant et innovante. Il n’est pas improbable que je craque pour la suite.


Critique à retrouver sur : le mouton curieux

titaboris
7
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le 31 mai 2018

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titaboris

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