Déjà sortie en 1998 en France via Dynamic Visions, cette série en quatre volumes a été republiée par Black Box en 2015, avec une traduction différente qui reprend les noms utilisés dans le dessin animé en 1978.
Autant vous dire tout de suite, si on parle bien de Goldorak, oubliez tout ce que croyez savoir dessus ! Bien que Go Nagai soit crédité comme l'auteur de l’œuvre originale, c'est un de ses collaborateurs, Gosaku Ôta qui dessine. Dans une précédente critique, je parlais du dessin un peu poussif de Go Nagai, mais ici, c'est encore moins beau ! Les personnages ont tous l'air d'être petits (ou en Super Deformed), et les robots semblent eux aussi doués d'expressions. Actarus est complètement différent, sans parler de Procyon ou tant d'autres...
Concernant l'histoire, le manga date de 1975, il a donc été écrit à la même période que le dessin animé, ce qui permet de rajouter des Golgoths déjà vus ainsi que des personnages qu'on a également connus, comme Phénicia ou Horos. On retrouve bien entendu les méchants tels que Minos, Hydargos, Vega et Achéron (celui qui maitrise le Monstrogoth).
Mais, au risque de me répéter, l'histoire est complètement différente, faisant intervenir des personnages et univers de Mazinger Z/Great Mazinger, comme Sayaka ou l'empire des Mykènes. Le caractère d'Actarus est lui aussi très singulier : loin de l'homme mélancolique qu'on connait, il est ici taquin, moqueur, impulsif, et dont l'amour de la Terre n'est pas si fort que dans le dessin animé ; à un moment donné, il quittera même sa planète d'adoption à cause d'une manœuvre de son père ! La surprise est également de taille quand trois Golgoths seront capturés, puis transformés en alliés de Goldorak, et qui ont en plus la parole !
Ce sont quelques-uns des exemples de ce manga très surprenant pour qui connait Goldorak, car on est souvent en territoire inconnue. D'ailleurs, la fin est vraiment inattendue, dans le genre apocalyptique, qui ferait presque penser à du Tezuka période Phénix !
C'est dommage que le dessin gâche souvent l'histoire, car voir Goldorak faire des contorsions comme un être humain avec une expression qui lui donne l'impression de sourire, au secours !
J'ai pris ce manga de Ôta comme une variation de l’œuvre originelle, plus sombre, et bourrée d'idées jamais vues dans Goldorak, d'où le plaisir de lecture Mais il faut être averti par le dessin.