Le titre de cet opus semble apporter un peu d"oxygène dans ce chaos de deuils, de viande pourrie, de tragédies et de frustrations amoureuses. On ne peut tourner en rond dans cette oppression permanente sans risquer de voir le lecteur se lasser.
Donc, il faut sortir (un peu) de là.
La nourriture manque. Forcément, ça fait deux ans que le groupe ne mange que des boîtes de conserve qui commencent à être fatiguées. On pense donc à produire de la nourriture soi-même, sur un potager (adieu les hamburgers ! la "civilisation" est vraiment morte !). Mais voilà, faut savoir où cultiver, et comment...
Alors, Jésus revient. Enfin, vient. C'est un grand mec qui sait se battre, mais qui, comme ça, a l'air sincère, et Rick passe un temps fou à commencer à lui faire confiance. Lequel Jésus ne parle pas vraiment de Royaume des Cieux, mais du groupe auquel il appartient, et qui est lui même racketté par un autre groupe de vilains méchants commandés par un certain Negan ("Le Négateur", synonyme du mot "Satan" - tiens, on redescend vers la religion, c'était pas habituel, dans cette série). Le deal qui se construit : Rick et son équipe se chargent de combattre les Négateurs, et en échange, le groupe de Jésus ("La Colline") les aide comme il peut.
A l'évidence, baston sanglante en vue au prochain épisode. On ne serait pas étonné que quelques personnages trop durables y laissent leur peau.
Parmi les personnages durables, il y a Rick, et Andrea (avec qui il ne veut pas se mettre en couple, parce qu'il a le sentiment de porter une poisse mortelle à tous ceux qu'il aime). Michonne se sent seule, mais son rôle reste restreint, et se limite à découper de la cervelle de zombie. Carl, par contre, doit se faire à l'idée de vivre avec un tiers de visage en moins, et ce n'est pas commode.
La "Colline" et "Les Négateurs" élargissent subitement l'horizon du groupe de Rick : décidément, ils ne sont pas seuls à avoir survécu, et puis les zombies ne sont pas si difficiles à gérer quand il n'en vient pas trop à la fois. Rick se risque à un peu d'optimisme, sans savoir à quoi il va se frotter...
Scénaristiquement, cette conjoncture épaissit le mystère : en fonction de quelles règles ces différents groupes ont-ils échappé à la zombification ? Visiblement, les survivants ne sont pas majoritaires, alors, qu'est-ce qu'ils ont de plus ou de moins que les zombifiés pour avoir survécu ? Kirkman, pour le moment, se fout des explicatives, et se complaît dans les échanges navrés entre personnages. Et, si les zombies se ruent sur la chair humaine pour la dévorer (ce qui est un cliché culturel), c'est que le besoin d'en dévorer existe chez eux. Mais alors, comme ils en dévorent au finale très peu chacun (vu le rapport numérique très inégal entre proies et prédateurs), il ne leur arrive donc rien, s'ils ne bouffent pas ? Ils pourraient re-crever de faim (dans ce cas de figure). Mais, visiblement, ce besoin de dévorer n'a aucune fonction pour eux ni aucune conséquence sur leur existence.
Un peu arbitraire, tout de même....