Taniguchi a beau avoir un long passé de mangaka (il publie depuis plus de 30 ans), sa cadence de parution ne faiblit pas, et nous, européens, avons même la chance de pouvoir lire ses dernières oeuvres presque en même temps que les japonais. Avec "Un zoo en hiver", un de ses derniers manga paru chez Casterman en 2009, l'auteur revient sur le début de sa carrière, du temps où il n'était qu'assistant...
Scénario : Japon, fin des années 60. Hamaguchi est un jeune employé dans une société de textile à Kyôto, mais il rêve de devenir un mangaka. Lorsqu'on lui propose de devenir l'assistant de Kondô, un dessinateur très en vogue à Tokyo, il saute sur l'occasion. Mais au bout de quelques mois, il faut se rendre à l'évidence : sa vie manque cruellement de sel. Débordé par son boulot d'assistant, il trouve à peine le temps de réaliser son propre manga, sans compter son manque d'inspiration, et le peu de chance qu'il a d'être publié. Tout va changer à sa rencontre avec Maliko, une jeune fille pour qui il va se prendre rapidement d'affection... Même si on a un peu de mal à s'en rendre compte, le récit est purement autobiographique. Très centré sur les personnages, il en profite aussi pour décrire les conditions de vie d'un assistant dessinateur, pas toujours faciles.
Dessin : De la ligne claire en manga pure et dure, avec des décors détaillés et réalistes, et des personnages simples et expressifs, dans la lignée des autres albums de Taniguchi.
Pour : Le récit est à hauteur d'homme, tout simplement. On suit le personnage, on ressent ce qu'il ressent, etc. Si bien qu'à la fin, on voudrait bien que ça continue encore un peu !
Contre : On perçoit une certaine fadeur générale dans le récit, qui manque de quelques détails pour nous nous passionner autant que les autres oeuvres de l'auteur. Par exemple, le personnage principal manque cruellement de personnalité, à l'image de son physique, peu marqué.
Pour conclure : Finalement, "Zoo en hiver", malgré ses imperfections, s'avère être indispensables pour ceux qui apprécient Jirô Taniguchi, car cet album retrace le début de sa carrière avec précision et émotion.