Vingt-trois prostituées par Lauren Plume
Un témoignage réaliste, sans fioritures. Il mériterait sans doute une meilleure note si l'auteur se contentait de raconter son expérience avec les prostituées. Mais non, Chester Brown s'est mis en tête de justifier son comportement. Il en appelle donc à des arguments aussi pourris que "elles écartent bien les cuisses pour ne pas fâcher leur mari, pourquoi pas contre de l'argent?" ou encore "le droit à disposer de son corps". Droit qu'il refuse pourtant à ces femmes une fois qu'elles ont été payées: parfois elles sont "sèches", elles ont mal, l'une crie "aïe" sans arrêt, une autre se cache le visage avec ses cheveux. En plus, elle l'a sucé très longtemps en espérant échapper à la pénétration. Il lui mettra une mauvaise note sur le site de comparaison des prostituées, et puis pas de pourboire, ça lui apprendra. Non mais quand même.
Mais c'est un bon gars, Chester. Il le dirait, s'il voyait une prostituée qui est sous l'emprise d'un proxénète, ou qui appartenait à un réseau. Enfin, des fois, c'est visiblement le cas, et ça ne l'empêche pas de consommer, mais bon. Il ne se gêne pas non plus quand la fille est visiblement complètement défoncée et sait à peine ou elle est. Mais son expérience auprès des prostituées l'a rendu "plus sensible". C'est tellement chou, on en pleurerait. Et puis bon, il a des besoins. Il insiste aussi beaucoup là-dessus.
Il se renseigne aussi plusieurs fois, très gentiment: t'es mineure? Non? Bon, ça va alors. ouf, j'ai la conscience tranquille: si elle était mineure, elle le dirait.
Bref, un témoignage très éclairant, et peut-être utile. Mais on ressort de cette lecture avec un arrière-goût de vomi très prononcé. Ce livre est abject, il n'y a pas d'autre mot.